HIGH PARASITE: Forever We Burn (METAL GOTHIQUE) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Si la majorité des musiciens aiment multiplier les projets parallèles et les collaborations, tel n’est pas le cas de Aaron Stainthorpe, mythique chanteur de My Dying Bride auquel il n’avait jamais fait d’infidélité en plus de 30 ans de carrière. Il est donc surprenant de le voir aujourd’hui en tête d’affiche de High Parasite, nouveau groupe formé en 2023 dans lequel il est entouré de gaillards pour la plupart inconnus, à l’exception du bassiste, Tombs, passé rapidement chez Godthrymm qu’animent d’ailleurs deux anciens membres de My Dying Bride (le guitariste Hamish Glencross et le batteur Shaun Taylor-Steels).

Mais ce qui est présenté comme un side-project pour Aaron en est-il finalement vraiment un ? A l’heure où, entre concerts annulés et tensions internes, l’avenir de son port d’attache historique se fait incertain, il n’est pas absurde de penser que High Parasite puisse devenir son terrain de jeu à temps plein. Ce qui serait dommage. Non pas que celui-ci soit dénué d’intérêt, bien au contraire mais nous préférons incontestablement lorsque l’Anglais pose sa voix inimitable sur du doom death victorien que sur le gothic rock (néanmoins parfois assez rude) creusé par "Forever We Burn", son premier signe de vie sous cette nouvelle bannière.

Taquin (ou pas), le groupe définit sa musique comme du death pop (?). Il est pourtant probable que les amateurs de sucreries et de jolies mélodies soient effrayés par ces guitares bien lourdes et surtout par les vocalises souvent (étonnamment) agressives que le maître de cérémonie exécute avec une gourmandise évidente. Certes, il y a bien du chant clair, des refrains à reprendre en chœur et des sillons entêtants qui éclairent la musique de High Parasite de couleurs plus accessibles, mais davantage qu’à la pop, on pense avant tout au metal gothique de Paradise Lost et du récent Host, son excroissance electro / coldwave.

Ce qui est somme toute logique puisque la signature prégnante de Greg McKintoch se trouve profondément incrustée dans ce galop d’essai qu’il a non seulement produit mais enrichi aussi de lignes de guitares et de claviers. La proximité avec les albums les plus rock de Paradise Lost ("One Second", "Host" et "Believe Is Nothing") saute aux oreilles durant les ‘Grave Intentions’, ‘Wasn’t Human’ et autre ‘Let It Fail’, hymnes imparables au demeurant. Toutefois le registre vocal extrême dans lequel le chanteur s’abîme tout du long avec largesse et une sincère envie d’en découdre, fait tout le sel de High Parasite et lui confère son identité propre et sa raison d’être. Parfois même les débuts de My Dying Bride ne semblent pas si loin, comme l’illustre ‘My Syndrome’.

Connaissant l’exigence et le talent des principaux protagonistes à l’œuvre, la qualité éprouvée de "Forever We Burn" ne saurait surprendre. Production impeccable, exécution ad hoc et composition parfaitement huilée assurent à ce galop d’essai sa bonne tenue de laquelle rien ne dépasse. Ce relatif manque de folie et d’âme ne suffit pas entamer l’enthousiasme immédiat que son écoute déclenche mais laisse à penser que ce n’est pas avec High Parasite qu'Aaron Stainthorpe parviendra à exister en dehors de My Dying Bride si tant est que celui-ci ait vraiment lâché son dernier souffle. L’avenir nous le dira...

HIGH PARASITE

FOREVER WE BURN

CANDLELIGHT RECORDS

METAL GOTHIQUE