STRYPER: When We Were Kings (METAL MELODIQUE) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Depuis maintenant quatre décennies, une parution de Stryper est un gage de qualité. Certes, les surprises sont rares, mais les amateurs de la voix haut perchée de Michael Sweet, des superbes parties de guitares que ce dernier partage avec Oz Fox, compagnon depuis les débuts, et du jeu de batterie tonique et puissant du petit frère Robert, ne sont quasiment jamais déçus. Deux ans après un "The Final Battle" dont la puissance et la maturité avaient marqué les esprits, nos apôtres du white metal sont de retour avec un "When We Were Kings" à l’intitulé laissant envisager un brin de nostalgie.

Rapide et rageur, ‘End Of Days’ semble devoir nous détromper, bien que manquant d’un refrain réellement accrocheur. Pourtant, sans remettre en cause la qualité des titres, la suite confirme finalement ce que l’intitulé de cet opus pouvait laisser entrevoir. En effet, le quatuor du comté d’Orange multiplie les compositions mid-tempo, qu’il s’agisse de heavy puissants ou de ballades apaisantes. Avec son ambiance digne de Dio, ‘Unforgivable’ se fait pourtant captivant, tout comme le morceau éponyme aux chœurs et au refrain taillés pour la scène. Du côté des sucreries, ‘Betrayed By Love’ et ‘Rhyme Of Time’ déroulent leur douce mélancolie avec élégance et sans tomber dans le sirupeux.

Cependant, bien que la plupart des pièces offertes ici soient d’un niveau supérieur à la moyenne, un sentiment de linéarité finit par envahir l’auditeur. Le riff de tronçonneuse d’un ‘Trinity’ au refrain syncopé ne suffit pas à relancer une dynamique qui s’essouffle un peu alors que ‘Raptured’ est pourtant doté d’un groove hyper accrocheur. Finalement, seul le hard mélodique d’un ‘Grateful’ semblant sorti des sessions de "In God We Trust" réussit à s’extraire du moule mid-tempo que ‘Imperfect World’ vient trop tardivement briser en clôturant l’ensemble avec dynamisme et un nouveau refrain fédérateur.

Loin d’être une réelle déception, "When We Were Kings" remplit aisément le cahier des charges attendu d’un opus de Stryper. Les frères Sweet sont en grande forme et la paire de guitares multiplie les harmonies accrocheuses et les duels dévastateurs. Quant à Perry Richardson, il confirme qu’il est bien le partenaire dont avait besoin Robert Sweet pour constituer une paire rythmique aussi efficace que redoutable. Néanmoins, en ne variant pas assez les tempi, cet album laisse la sensation de n’avoir jamais réellement décollé. Si certains titres figureront sans aucun doute dans les prochaines setlists du groupe et soutiendront aisément la comparaison avec leurs prédécesseurs, l’agencement proposé ici ne leur rend pas l’honneur qu’ils auraient mérité. Ne doutons cependant pas que ce défaut sera gommé lors de la prochaine livraison discographique de nos pasteurs favoris.

STRYPER

WHEN WE WERE KINGS

FRONTIERS RECORDS

METAL MELODIQUE