Dire que The Blast Wave respire les années 1980 n’est pas un cliché mais une évidence. Originaire de Bretagne, le groupe arbore fièrement ses influences rétro, et cela se ressent dès l’iconographie de l’album "ΩMega Drive". La pochette, qui évoque l’esthétique néon du jeu "Outrun" et des consoles Sega, jusqu’au logo inspiré de graffitis, annonce immédiatement la couleur : un hommage outrancier et assumé à cette décennie presque insouciante.
Musicalement, le groupe ne trahit pas cette promesse. L'ouverture avec 'MegaSynth' est une véritable madeleine de Proust, où des sonorités synthétiques évoquent les consoles 8 bits et les fichiers MIDI de l’époque. Les riffs qui suivent semblent tout droit tirés de l’âge d’or du hard rock, rappelant des géants comme Poison, Alice Cooper ou encore les figures glam de cette ère scintillante. Chaque morceau est impeccablement exécuté, et parfois teinté d’humour, à l’image de 'Cut Throat Boogie', qui démarre dans une ambiance années 30 avant de vous catapulter dans une rythmique speed typique des 1980’s.
L’album ne se limite pas à un simple copier-coller nostalgique. The Blast Wave y injecte une touche personnelle, notamment grâce à des arrangements variés et une utilisation judicieuse de sons synthétiques. 'Devil Lived' plonge ainsi dans un univers sonore qui pourrait être celui d’un jeu d’arcade à niveaux multiples. Le travail sur les compositions est solide, alternant clins d’œil appuyés et moments de fraîcheur qui maintiennent l’intérêt de bout en bout.
Le groupe joue aussi avec les codes de l’époque en les exagérant avec malice. 'Men Have Long Hair', par exemple, ironise sur les clichés véhiculés par la scène glam metal, tandis que la voix d’Asch impressionne par sa capacité à monter dans les aigus, notamment sur 'Rock Heaven'. Quant à 'The Blast Wave', morceau éponyme, il synthétise tout ce qui fait le charme de l’album : des changements de rythme audacieux, un chant puissant et des solos de guitare galvanisants. Enfin, 'Atomic Lady' clôture le disque sur une note explosive, digne d’un boss final de jeu vidéo. En guise de bonus, le groupe nous propose une version instrumentale à sa sauce de 'Libertine' de Mylène Farmer.
Avec 'ΩMega Drive', The Blast Wave réussit à rendre hommage aux années 1980 tout en séduisant un public moderne. Si les nostalgiques y trouveront leur compte, l’album pourrait également attirer les générations Z et Alpha, curieuses de découvrir l’énergie brute et l’exubérance qui ont marqué l’une des époques les plus singulières de l’histoire musicale. En résumé, The Blast Wave, c’est plus fort que toi !