Avec "Endless", Marco Basile, Simone Mularoni et leurs frères d’armes de DGM proposent un disque qui remue de l’intérieur et fait réfléchir. Pas besoin d’écouter tout l’album pour en sentir la force : trois morceaux suffisent à comprendre ce qu’ils ont à dire et ça va laisser des traces...
L’album s’ouvre sur ‘Promises’, une introduction qui pose immédiatement le ton du voyage introspectif proposé par DGM. Dès les premières notes, l’acoustique délicate de la guitare et les accents de flûte créent une atmosphère à la fois apaisante et intrigante, évoquant les racines du rock progressif des années 1970. Cette ambiance rappelant les influences de groupes comme Kansas ou Jethro Tull est rapidement enrichie par l’entrée progressive des autres instruments. La guitare de Simone Mularoni se fait plus présente tandis que la batterie de Fabio Costantino imprime un rythme soutenu. La voix de Marco Basile, puissante et expressive, guide l’auditeur à travers les questionnements du protagoniste, illustrant le début d’une quête personnelle sur les choix de vie et les chemins non empruntés. Ce morceau d’ouverture -avec ses textures variées et ses transitions fluides- établit efficacement le cadre narratif et musical de l’album.
Par la suite, ‘The Great Unknown’ voit DGM renouer avec ses racines metal tout en explorant de nouvelles textures. Dès l'introduction, un solo de violon émulé par synthétiseur capte l'attention, ajoutant une touche orchestrale qui enrichit la palette sonore du groupe. Les guitares s’emballent, la batterie cavale et Basile chante avec une urgence brute qui prend aux tripes, et derrière lui, les chœurs résonnent comme des voix dans ta tête, celles qui font douter, hésiter. Les claviers de Casali -avec quelques touches presque féeriques de flûte- apportent une lumière fragile dans toute cette agitation, tandis qu’Andrea Arcangeli, à la basse, nous garde bien ancré au sol. Le refrain explose comme un cri coincé depuis trop longtemps : le moment où on se retrouve face à soi-même, devant tous les chemins qu’on n’a pas pris, et où on se demande comment ça aurait été si on avait fait autrement…
Mais la pièce maîtresse de cet album est sans surprise le conclusif de quatorze minutes ‘…Of Endless Echoes’. Ce monument est le reflet de toute une vie racontée en musique. Le morceau débute de façon lourde, pesante comme des pas qui résonnent dans un couloir désert. Puis s’apaise avec un piano délicat et la voix de Basile qui devient presque un murmure intime comme s’il feuilletait à voix basse un vieux carnet de souvenirs. Les guitares montent progressivement, pleines d’une émotion brute, jusqu’au solo final qui laisse sans voix, comme si tout notre passé nous sautait à la figure en un instant. La basse et la batterie tissent une trame douce-amère jusqu’à l’apaisement final, quand tout ralentit, quand il ne reste plus que les questions. Ce morceau, c’est l’acceptation, celle qui vient avec les cicatrices et les regrets, mais aussi avec une certaine paix.
Avec "Endless", DGM frappe fort ! Avec ce premier vrai concept album, l’histoire d’un homme face à ses choix, ses "et si", ses rêves abandonnés. Ils ont voulu mélanger leur puissance habituelle avec des moments plus doux, plus vulnérables et chaque protagoniste joue comme un seul homme, avec une précision et une sincérité rares. Bien sûr, tout n’est pas parfait : parfois, quelques longueurs viennent freiner l’élan, comme des pensées qui tournent un peu en rond. Mais franchement, quand un album parle avec autant de cœur, on ne peut que lui pardonner ces errances.