Du Croon-Core ? Qu’est-ce que c’est encore que ce délire ? Renseignements pris ; c’est un style de musique créé par le génial Ron Thal ! Style qui ne compte qu’un album à ce jour : le fameux « Uncool » qui fait l’objet des écrits ci-dessous...
Après un album instrumental complètement barré « The Adventures of Bumblefoot », un opus « grunge » aux accents Nirvana (« Hermit »), un « Hands » déjanté sorte de synthèse groovy des deux précédentes oeuvres, Ron Thal alias Bumblefoot s’essaye et créé donc un nouveau style de musique métal avec ce « Uncool » : le Croon-Core !
Pour essayer de vous donner une idée rapide de ce que peut être ce véritable OVNI musical venu de nulle part de la part de l’homme à la guitare en forme de gruyère, imaginez un slow kitch chanté par le clone vocal de Tom Jones passé dans une moulinette hard-core avec une bonne dose de funk, de tchatcha, de blues, de ragga et j’en passe… Le tout saupoudré de soli étourdissants d’un guitar hero hors norme tel un Mattias "IA" Eklundh (Freak Kitchen) ou encore le français Christophe Godin (Mörglbl Trio, Metal Kartoon)… Un cocktail détonnant dans l’esprit d’un Mr Bungle !
Si on devait résumer ce « Uncool » à un titre, ce serait indéniablement « Ronald’s Comin’ Back Now », composition hallucinante qui voit se succéder, s’entrechoquer harmonieusement tchatcha et riffs heavy avec du piano et un break de folie amenant un solo final d’une autre planète… Etourdissant !
Au rayon des titres plus communs, on trouvera – après un « Intro » décalé - un « Go » très heavy direct avec le phrasé rappé typique que Ron Thal affectionne. On citera également « Heart Attack » - titre thalien par essence dans la veine d’un « Hermit » - avec un riff acéré et un break heavy de folie agrémenté d'un violoncelle amenant un solo déjanté à vous laisser pantois !
Comment oublier le slow « Girl Like You » dans la lignée des délirants « Every Time I Shake My Head It’s Like Christmas » ou « Drunk » - apologies respectives des pellicules et de l’alcoolisme - chanté avec une voix de crooner ! Enfin, le final punkisant « We Don’t Care » accentue s’il le fallait encore le côté surréaliste de cet opus…
Toutefois, si on peut ressentir un certain essoufflement, ce n’est qu’une impression car, si lassitude il y a, elle est uniquement du fait de l’auditeur éreinté par l’écoute de cette musique totalement barrée et novatrice sortant des sentiers battus.
Un album improbable, indéfinissable, incomparable… Un opus unique rafraichissant tout droit sorti d’un esprit dérangé d’un génie musical qui ne se prend pas au sérieux. Notez que cette version de l’album n’a été distribuée qu’en France… Le public international ne verra débouler cette galette que 2 ans plus tard tronqué d’un tiers… Nous ne sommes plus à une contradiction près avec Bumblefoot mais pour une fois, ce n’est pas le public français qui s’en plaindra !