C’est avec 'Unpredictable', un titre inédit au nom évocateur, que le groupe a surpris tout le monde, annonçant son retour et un nouvel album : "Second Thoughts". Fidèle à leur sens du détail, même les noms des morceaux racontent une histoire. Après ce premier extrait, 'Solastalgia' (évoquant la solitude moderne ou urbaine) et 'The Lightest Straw' ont consolidé l’attente, révélant un album à la fois fidèle à l’essence du groupe et remarquablement diversifié. Avec "Second Thoughts", The Old Dead Tree explore un équilibre subtil entre mélodie et puissance, poussant encore plus loin le travail amorcé sur leurs précédents albums. Si certaines sonorités semblent presque mainstream, elles ne font que mettre en valeur leurs racines metal profondément ancrées : des growls abrasifs, des riffs incisifs, et une structuration des morceaux qui dépasse les formats classiques. Cet album, construit comme un véritable voyage sonore, joue avec les contrastes pour offrir une expérience immersive et émotionnelle.

L’une des signatures de "Second Thoughts" réside dans ses deux grandes suites, des ensembles de trois morceaux qui s’intègrent dans un arc narratif cohérent. La première, The Secret ('Better Off Dead', 'Without a Second Thought' et 'Luke'), démarre dans une ambiance introspective avant de s’intensifier avec une explosion sonore saisissante, pour finalement sombrer dans des ténèbres élégiaques. Cette trilogie illustre avec brio la capacité du groupe à marier tension et relâchement, force et fragilité. La deuxième suite, The Hunt ('Fresh Start', 'I Wish I Could' et 'The Trap'), pousse encore plus loin l’immersion. Évoquant une traque haletante, elle juxtapose des refrains puissants et des variations de rythmes saisissantes. Les couplets nerveux de 'I Wish I Could' contrastent avec la lourdeur écrasante de 'The Trap4, qui conclut cette chasse à l’homme sonore sur une note sombre et tragique. La richesse des dynamiques et l’utilisation subtile de samples plongent l’auditeur dans un récit captivant, presque cinématographique.

En dehors de ces suites ambitieuses, chaque morceau trouve sa place avec force. 'The Worst Is Yet To Come', véritable hommage à la puissance de Gojira, promet d’être un moment d’anthologie en live, tandis que 'Story Of My Life' offre un souffle épique empreint de vulnérabilité personnelle. Chaque titre, qu’il soit explosif ou introspectif, semble taillé pour marquer les esprits. Le travail collectif des musiciens est remarquable : Manuel Munoz impressionne une fois de plus par sa voix caméléon, capable de passer d’une douceur fragile à une puissance brute, tandis que la section rythmique et les soli brillent par leur précision et leur émotion. Chaque note semble pensée pour servir l’histoire, sans fioriture inutile.