NANOSTORM: Mister Dream (ROCK PROGRESSIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Peu de temps après la sortie de leur remarqué troisième album, "Tunnel of Time", qui souffrait d'un chant quelque peu approximatif, le quatuor parisien Nanostorm s'est mis en quête d'un chanteur à temps plein et est ainsi devenu quintet avec l'arrivée derrière le micro de Romain Lemaire-Duchesne, totalement impliqué dans la réalisation du nouvel opus du groupe, "Mister Dream", et dont la présence vient clairement rectifier le tir.

Dès les premières notes de 'Compass', titre épique de 16 minutes qui ouvre l'album, l'ambiance caractéristique du groupe est posée : une intro toute en douceur avec quelques notes de guitare aux accents très 1970's amène le thème principal de l'album qui déboule avec l'arrivée du chant sur un accompagnement épuré ponctué de quelques bruitages.
S'en suit une longue partie instrumentale aux accents psychédéliques, qui renvoie parfois aux débuts de Pink Floyd, mais qui intègre également quelques surprises comme cette courte partie de guitare andalouse, le tout dans une ambiance inquiétante très cinématographique.
Les variations d'intensité amènent le titre vers un solo final de guitare avant le retour du chant pour terminer une formidable première plage, que l'on pourra de nouveau enchaîner après l'écoute de 'To the End of Eternity', ce dernier morceau se terminant par une reprise du thème initial.

Après une telle entame, il est difficile de rebondir et les plages suivantes vont un peu souffrir de la comparaison. Utilisant un format beaucoup plus ramassé tout en restant dans les standards d'ambiance définis précédemment, le groupe lorgne vers un rock parfois plus convenu, voire avec la pop de l'époque, au point de nous proposer avec 'Seven Signs' un single pêchu au charme désuet, ponctué de 'oh oh oh' en chœur sur le refrain.
La flûte s'avère très présente, amenant parfois quelques problèmes d'accord de justesse avec le chant ou la guitare ('To the End of Eternity') mais participant pleinement à la coloration seventies pleinement assumée, ainsi qu'au psychédélisme une nouvelle fois très prégnant sur un titre comme 'Message From the Ghosts' qui, après une première partie très calme se déchaîne ensuite sous la forme d'un final instrumental en mode cavalcade. Dans le même esprit, et après une introduction sonnant comme du OMD, 'Dust in the Universe' emmène l'auditeur dans une rêverie parfois langoureuse, parfois agitée, mais au final très plaisante.

La production de l'ensemble est hélas elle aussi à la hauteur de celle des années 70, plutôt éloignée des standards actuels, et ne rend pas vraiment hommage aux compositions, notamment dans les passages les plus énervés.

Si les adeptes d'un prog moderne teinté de couleurs métalliques vont passer leur chemin, ceux pour qui les racines du progressif sont toujours bien présentes prendront incontestablement plaisir à se mettre "Mister Dream" entre les oreilles. Nanostorm apparaît ici plus à l'aise avec de longues compositions qui lui permettent de développer son univers que sur des titres plus ramassés, mais il ne faut surtout pas bouder son plaisir, et apprécier cette nouvelle galette dans son intégralité.

NANOSTORM

MISTER DREAM

AUTOPRODUCTION

ROCK PROGRESSIF