JJ WILDE: Vices (ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Combien faut-il de chansons pour noyer un chagrin d’amour ? Au moins dix pour JJ Wilde qui, de son propre aveu, a composé l’essentiel de "Vices" suite à une rupture amoureuse dont elle a eu beaucoup de mal à se remettre. Ainsi va la vie et l’inspiration des artistes, même si ici, il serait plus juste de parler de motivation que d’inspiration. Car après un premier album, "Ruthless", déjà en demi-teinte malgré la reconnaissance internationale qu’il a permise à la Canadienne, ce nouvel album ne constitue pas vraiment une évolution par rapport au précédent, dont il possède les mêmes atouts et les mêmes défauts.

Le paradoxe de JJ Wilde, c’est que sous ses airs de tigresse rebelle à la voix puissante et sensuelle, elle est d’un incroyable conformisme en ce qui concerne les compositions. Des titres comme ‘Hands’, ‘Say’, ‘Bad Side’, ‘Mess To Make’ ne semblent avoir été composés qu’à destination d’un public nourri au pop rock pour autoradio. C’est d’autant plus dommage que lorsque la Canadienne laisse libre cours à son inspiration vraiment rock, elle s’en tire avec les honneurs (‘Arizona’, ‘Best Of Me’), même si elle n’arrive que difficilement à tempérer son admiration pour Bruce Springsteen, à qui elle rend d’ailleurs un hommage appuyé avec le titre ‘Takes Me Back’.

Malgré tout, certains titres sortent du lot, notamment ‘Options’ et ses étonnants couplets hip hop et le rageux ‘Toxic’ sur lequel JJ Wilde s’inspire de Pink pour une dénonciation salutaire du harcèlement. Mais la chanteuse ne pourra pas toujours miser uniquement sur sa magnifique voix pour devenir une artiste qui compte et surtout qui soit moins consensuelle. Parfois, il suffit d’une rencontre professionnelle pour se lâcher et prendre des risques. Espérons qu’elle adviendra, il serait dommage qu’un talent pareil soit condamné à rester une artiste mainstream ordinaire.

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