Derniers venus de la scène brésilienne, les métalleux de Scelerata nous sortent un premier album classique, plein de promesses et de maladresses, aux influences clairement assumées. Un premier essai dont le titre "Darkness and light" révèle de nombreux paradoxes, l'ombre et la lumière pouvant être interpretés comme les défauts et qualités qui le composent.
Oeuvrer dans dans un speed métal mélodique teinté power métal n'est certes pas une chose aisée, et se démarquer des références que sont Helloween, strato (r.i.p.) gamma ray ou encore sonata arctica l'est encore moins. Le problème, c'est qu'ici l'influence a des relents de clônage. C'est bien entendu à Angra que l'on pense à la première écoute et ce, du début à la fin de l'album.
Après une intro instrumentale brève et peu utile, Scelerata entre de plein fouet dans un speed sans concessions. Cependant, l'ensemble laisse perplexe; si certains titres se démarquent du lot ( merci aux guitaristes ), c'est surtout parce que la suite ne brille pas par son interêt. Dès "holy fire", le mixage semble brouillon, comme pour mieux dissimuler les faiblesses et approximations du chant de Carl casagrande. Le vocaliste a de bonnes capacités, mais souvent mal exploitées, surtout dans les aigües. Le ton n'est donc généralement pas en accord avec la musique qui, elle, fait plutôt honneur à tout headbanger qui se respecte : "Ethereal places" nous gratifie d'un excelent solo jeu de basse et d'une construction carrée, les clavecins de "wings to fly" nous ramènent à l'époque divine du "Visions" de stratovarius et "the speed of time" surprend par son mid tempo accrocheur, ses breaks symphoniques et ses duels de guitare-clavier.
Pour le reste, rien de transcendental. Le titre éponyme sera vite oublié et la suite laissera l'auditeur sur sa faim, frustré par un chant inapproprié et un mixage parfois brouillon de la batterie et des claviers. Dommage, car ce groupe a du potentiel et sait faire preuve d'imagination, lorgnant parfois vers des contreés plus progressives (confère la 4e minute d' "Adonaî" et son beau break au piano).
Avec Dennis Ward à la production (pink cream69) et la participation d'Edu Falaschi (Angra) au chant, Scelerata a sû s'entourer mais ne marque pas l'essai pour autant. Un peu plus de maturité et d'experience résolveront probablement ces faiblesses à l'avenir. Affaire à suivre donc ...