BANTAR: This Heat Is Exhausting (POST ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

"This Heat Is Exhausting" marque la naissance de Bantar. Pour autant, les trois musiciens qui le composent, Martijn Weyburg (guitares, basse et claviers), Frank Weijers (guitares, basse) et Marcel van der Graaf (batterie) ne sont pas des inconnus puisque nous les retrouvons au sein de Semistereo dont certains d’entre vous se souviendront peut-être avec "Welcome You Knight" (2009) et son rock progressif de bonne tenue quoique sans grande personnalité.

Si ce nouveau groupe n’officie pas tout à fait dans le même registre que son aîné, déjà parce qu’il est instrumental (nous y reviendrons), l’incontestable savoir-faire des Néerlandais lui assure au moins une solide assise technique. Les références affichées, de Isis à Russian Circles en passant par Mogwai ou Mono arriment donc Bantar au post rock. Le genre est aujourd’hui tellement lessivé qu’il ne pardonne ni la médiocrité ni une identité en jachère. Si les Bataves, élèves appliqués davantage qu’artistes révolutionnaires, ne font toujours pas preuve d’une franche originalité, ils demeurent fidèles à des standards de qualité plutôt pointus, tant en termes d’exécution que d’écriture.

Le résultat est ce galop d’essai que nous n’attendions pas mais qui s’impose comme une excellente surprise. "This Heat Is exhausting" aligne les ingrédients indispensables à un album de post rock à son meilleur niveau et ne tombe dans aucun des pièges (ambiances trop lénifiantes, progression ennuyeuse) que tendent souvent l’absence de chant et des compositions au format étiré. Ainsi, le trio maintient tout du long l’intérêt, maitrisant admirablement l’art de la montée en puissance émotionnelle tandis que de discrètes touches électroniques (‘A Sense Of Purpose’) enrichissent une palette sonore évidemment dominée par des guitares gorgées de mélancolie et une rythmique mangeuse d’espace.

De cet ensemble à la fois robuste et aérien se dresse d’emblée ‘I Am Tired Of This Montain’ dont la lenteur engourdie mute peu à peu en une élévation d’une belle ampleur. A l’autre bout de l’écoute, les deux dernières pistes entraînent le disque vers des sommets d’émotions, échappées percussives ('Muchos Problemas’) ou rongées par un pesant désespoir qui tout doucement meurt toutefois sur une note lumineuse (‘Love Drugs Not War’).

Contre toute attente, Bantar signe un premier album de très bonne facture, havre à la fois vigoureux et dramatique d’un post rock instrumental tel qu’il devrait toujours sonner.

BANTAR

THIS HEAT IS EXHAUSTING

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POST ROCK