Age of tyranny est le dixième album des américains de Pro-Pain. Le groupe étant sans doute peu connu dans nos pages, peut être test-il utile de revenir sur leur parcours...
Pro-Pain est un groupe de hardcore new-yorkais formé au début des années 90 et qui au contraire d’un Sick of it all, tenant d’un hardcore pur et dur, a toujours ajouté à sa musique des éléments métalliques. Cette formation a en fait quasiment inventé un crossover entre hardcore et metal, le tout avec une pointe de thrash, réussissant à séduire les fans des deux genres, chose peu évidente vu les clivages existants. Et c’est sans jamais s’écarter de sa ligne de conduite ni céder aux diverses modes qui se sont présentées que la formation continue son petit bonhomme de chemin en sortant de bons albums régulièrement mais sans jamais retrouver le haut niveau du début de sa carrière. Qu’en est-il de ce nouvel opus ?
Les amateurs de changement pourront être relativement déçus car ce « Age of tyranny » se situe dans la droite lignée de ces prédécesseurs. Ce sont ainsi 11 titres de pure brutalité qui s’enchaînent sans trop laisser le temps de souffler. Entre riffs bien bourrins, voix hurlée de Gary Meskill - leader et bassiste inamovible du groupe - et passages très heavy ou speed, le groupe appuie là ou ça fait mal, le tout avec des textes engagés sur l’Irak et l’administration Bush qui en prend pour son grade.
Il est difficile de dégager un titre plutôt qu’un autre dans ce brûlot d’à peine 40 minutes. Dès "The new realtiy" on rentre dans le vif du sujet pour ne plus en sortir avant "Live free". Mais on notera quand même quelques nouveautés, surtout sur "Beyond the pale" qui voit un invité intervenir, Matt Bizilia de Icarus Witch. Sa voix plus posée couplée à un passage à la guitare acoustique donne un morceau très surprenant pour Pro-Pain. On remarquera aussi "All for King George", morceau purement hardcore avec des chœurs surprenants.
Pour le reste, on navigue dans un registre classique mais de grande qualité. Techniquement l’ensemble est très bien bâti, Tom Climchuck propose des soli de guitare très efficace et bien joués, chose rare dans le genre, et on notera aussi les très violents "Leveler" et "Pigs in clover" qui en à peine plus de deux minutes remettent les idées de l’auditeur en place.
Pro-Pain signe un bon album de plus, manquant sans doute du petit quelque chose présent sur les premiers albums. Si l’effet de surprise est inexistant, il plaira malgré tout aux fans du genre et du groupe.