DVNE: Voidkind (METAL PROGRESSIF,Post Metal) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Avec deux albums au compteur, Dvne revient avec "Voidkind" qui non seulement continue son exploration du metal progressif, mais affine également son son. Ce disque se positionne quelque part entre l’énergie brute de Mastodon et l’approche plus atmosphérique de Tool, tout en intégrant une touche personnelle qui place Dvne parmi les groupes les plus audacieux de la scène moderne. Comparé à son précédent album, "Voidkind" est plus direct et plus immédiat, tout en conservant la richesse des compositions qui font la réputation du groupe.

L’introductif 'Summa Blasphemia' donne immédiatement le ton. Ce morceau est une tempête sonore de riffs énergiques et de batterie surpuissante à l’image de ce que Mastodon a su faire de mieux dans ses premiers albums comme "Leviathan". Toutefois, là où ce dernier s’en tient à une énergie brute, Dvne joue davantage avec des passages plus atmosphériques, proches de ceux que l’on trouve dans les travaux de Tool et plus précisément "Lateralus". Cette alternance entre lourdeur et légèreté est l’un des points forts de "Voidkind" qui parvient à maintenir une tension tout au long de ses morceaux.

L’un des titres phares de l’album 'Eleonora' illustre parfaitement cet équilibre. Ce morceau débute sur un riff qui n’est pas sans rappeler la densité sonore de Gojira, mais il s’ouvre rapidement sur une section plus éthérée, presque introspective, rappelant les explorations spatiales de "Crack the Skye" de Mastodon. Les changements de rythme, l’alternance entre les moments de tension et de libération peuvent évoquer des œuvres de groupes comme Opeth, capables de mêler la violence sonore à des interludes plus calmes et poétiques.

Si le précédent album "Etemen Ænka" souffrait parfois d’un mixage où la voix se noyait dans les instruments, "Voidkind" rectifie cela avec une production plus claire. Les growls de Daniel Barter sont désormais au centre du mix, ajoutant une dimension encore plus agressive à certains morceaux, comme 'Reaching for Telos'. Dvne fait ici preuve d’une maîtrise technique et d’un sens aigu de la structure, permettant aux différents éléments de leurs morceaux de respirer et de s’épanouir.

"Voidkind" marque également le retour à certaines influences orientales présentes dans le premier album "Asheran". 'Sarmatæ' en est l’exemple parfait, avec des riffs inspirés des sonorités du Moyen-Orient. Ce type d’expérimentation rappelle l’audace de groupes comme The Ocean, qui mêlent souvent des éléments culturels divers à leurs compositions. Cependant, Dvne évite le piège de l’auto-référence et parvient à intégrer ces influences sans jamais se répéter.

Enfin, l’album se termine sur 'Cobalt Sun Necropolis', un morceau épique de neuf minutes qui combine des éléments de sludge, de progressif et même d’ambient. Cette capacité à naviguer entre les genres et à créer des compositions aussi longues et évolutives sans perdre l’attention de l’auditeur rappelle les grandes œuvres de The Mars Volta ou Isis. Le titre clôture l’album de manière magistrale, laissant une impression de grandeur qui invite à l’écoute répétée pour en découvrir chaque nuance.

"Voidkind" est un album qui s’impose comme une œuvre majeure du style metal progressif en 2024. En s’inspirant des grands noms du genre tout en forgeant sa propre identité sonore, Dvne parvient à créer une expérience musicale immersive où chaque morceau est une exploration à part entière. Les amateurs de prog-metal et de post-metal, les fans de groupes comme Mastodon, Gojira, ou encore Tool, trouveront dans "Voidkind" un album à la fois exigeant et gratifiant qui mérite toute leur attention.

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