Porcupine Tree fera t-il un jour un faux pas ? A l’écoute de leur nouveau rejeton intitulé « Fear of a Blank Planet », rien est moins sûr. Après une signature chez Roadrunner, la formation de Steven Wilson continue ainsi tranquillement son ascension vers le haut du classement des groupes rock les plus plébiscités.
Pas de profond changement chez Porcupine Tree. Le premier titre éponyme est dans la droite lignée de ce qu’a déjà pu faire la formation avec une première partie bien rock et très vive et une seconde partie démarrant sur un break suivi d’une montée en puissance pour finir dans la relative accalmie du refrain. « Ashes » et « Sentimental » confirment que le séjour chez Blackfield a laissé quelques séquelles. Ce sont deux sympathiques titres popisants qui pourraient sans problème se retrouver sur un album d’Aviv Geffen.
« Anesthetize » représente non seulement le plus long des morceaux avec ses 17 minutes découpées en trois parties distinctes mais aussi la pièce maitresse de cette galette. Débutant sur une ambiance intimiste et mélancolique, la première partie se compose d’une lente montée en puissance pour finir sur quelques phrasés nerveux et saturés. La seconde partie s’enchaîne sans cassure sur un petit solo assez inattendu car peu agressif alors que l’on attendait plutôt un déferlement de sons. S’ensuit un instrumental démarrant sur plusieurs mesures planantes cassées par de bon gros riffs agressifs débouchant sur le thème principal couplet/refrain. La troisième présente quant à elle une image très lancinante avec un travail plutôt réalisé sur un chant en canon et termine le morceau sur une note « Blackfieldienne » du plus bel effet.
Signalons au passage le travail du batteur Gavin Harrison tout simplement phénoménal qui prouve que taper sur des futs n’est pas obligatoirement une affaire de gros bras et que l’on peut ainsi avoir une batterie omniprésente sans pourtant alourdir une composition.
L’introduction de « Way Out Of Here » se rapproche étonnement de groupes atmosphériques tel Anathema avec une courte et poignante montée en puissance se finissant sur un refrain déchirant. Le reste du morceau tout comme le titre suivant « Sleep Together » est du Porcupine Tree pur jus avec une succession de moments intimes et de passages plus rugueux et des arrangements toujours aussi précis qu’efficaces.
« Fear of a Blank Planet » permet une nouvelle fois à Porcupine Tree de gravir un échelon vers la consécration. Plus accessible que n’importe lequel de leurs précédents albums, cet opus devrait non seulement permettre à cette formation de conserver sa fan-base mais en plus d’attirer un public réceptif à une musique un peu plus aseptisée.