Sorti en 2005, "More Than a Dream" aura mis près d'un an pour débouler dans nos oreilles. Eternel problème de diffusion pour tous ces groupes basés dans l'hémisphère Sud. Toutefois, Unitopia venant de signer avec Unicorn Digital pour sa prochaine réalisation à paraître prochainement, nul doute que nos contrées occidentales mettront un peu moins de temps à s'accaparer la musique de ce septuor. Et quand on constate la qualité de leur premier opus, il semble évident que l'impatience étreindra plus d'un auditeur quant à la venue de son successeur. Mais revenons à nos moutons...
"Common Goal" ouvre les hostilités de manière quelque peu musclée, rappelant les accents d'un Saga ou d'un Arena : guitares tranchantes et rythmique appuyée, avec moult claviers symphoniques pour emballer le tout. Apparence trompeuse toutefois, puisque la suite de l'album se démarque quelque peu du style préché par les canadiens et les britanniques...
"Fate" démarre ainsi par une partie instrumentale jouée au saxophone, soutenu par des percussions endiablées, avant de laisser la place à une chanson pop/rock que l'on pourrait attribuer en blind-test à Huey Lewis. La présence importante de ces percussions donne d'ailleurs une couleur toute septentrionale à la musique d'Unitopia, à tel point que certains passages nous entraîneront tout droit dans le bush local, aux côtés de l'improbable Mike "Crocodile Dundee" !
L'Art Orchestra d'Adélaïde vient également apporter une forte coloration symphonique pourtant déjà bien assurée par les sept musiciens d'Unitopia. Ainsi, l'intro de "Take a Good Care" évoquera aux auditeurs attentifs l'imparable "Fall of the House of Usher" gravé sur le premier album d'Alan Parsons Project. Et lorsque l'on y ajoute des percussions à la couleur électronique, cela donne la merveilleuse partie centrale de "Slow Down", qui aurait pu constituer à elle seule un des fameux instrumentaux présents dans la discographie du célèbre ingénieur du son. Et ce n'est pas terminé : écoutez attentivement "More Than a Dream", puis les vocaux de "Slow Down" … inutile de vous faire un dessin, vous aurez reconnu sans peine une des principales influences d'Unitopia.
Le tout est servi par des musiciens de grande qualité dont le pédigree laisse parfois rêveur, assurant une mise en place sans faille, servie par une production très soignée. Et c'est peut-être dans cette dernière que se situerai un léger reproche. Tout cela sonne un peu trop "clinique" et les émotions ont parfois du mal à transparaître. Mais eu égard à la qualité générale de l'album, il s'agit là d'une goutte d'eau dans les océans qui nous séparent de cette terre lointaine !