KARIBOW: Panterrania (ROCK PROGRESSIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Depuis bientôt 30 ans que le projet Karibow existe, il est tenu par Oliver Rüsing qui en a fait quasiment un one man band. De la composition aux arrangements, ce multi-instrumentiste tient tous les pupitres mais fait appel à des guests pour compléter sa formation. Pour "Panterrania", il a ramené deux gros poissons dans ses filets, Ian Crichton et Andy Tillison (The Tangent). La présence du premier est une demi-surprise, la musique de Rüsing ayant montré par le passé (notamment dans "From Here to the Impossible") des accointances avec celle du groupe canadien Saga. Au chant, Monique Van Der Kolk de Harvest, déjà présente sur quelques albums de Karibow, apporte une variété bienvenue.

Selon une habitude solidement ancrée chez Karibow, "Panterrania" est un copieux opus (107 minutes !) séparé en deux albums, le second étant constitué d’une longue suite de 10 titres. La musique reste ancrée dans un AOR à tendance progressive qui s’efforce à la variété mais y parvient difficilement. C’est que la production, pourtant particulièrement nette, uniformise le propos, notamment avec en arrière-plan permanent des accords de claviers sur des sonorités très conventionnelles qui gomment les reliefs et mettent tous les titres dans le même moule.

Sur plus d’une heure et demie, la route paraît longue, malgré les efforts de Crichton, bien présent sur le premier disque, malgré la présence au générique d’instruments exotiques (le yangqin à l’ouverture de ‘Tangram’, le kalimba sur ‘Albedo’) qui en définitive s’avèrent très anecdotiques. Le chant d’Oliver Rüsing est également assez uniforme, adoptant le plus souvent des tonalités pop (‘Simply Yourself’ au refrain plus porteur), heureusement l’alliance avec Monique Van Der Kolk arrive à apporter un peu de variété. La présence d’Andy Tillison apparaît quant à elle secondaire, les claviers ne brillant pas par leurs interventions.

Malgré des efforts ponctuels pour échapper à l’uniformité (un petit côté jazz sur ‘A Little While’, une touche de reggae dans ‘Cupid Calling’), et un effort de variété dans quelques compositions (‘Lords of the Big Shame’ ou ‘Ordinary Gods’), l’écoute se fait distraite mais sans déplaisir. Un album qui aurait gagné à être écourté et qui illustre les limites d’une conception en solitaire.

KARIBOW

PANTERRANIA

AUTRE LABEL

ROCK PROGRESSIF