Depuis 2012, The Night Flight Orchestra nous régale de sa bonne humeur en nous faisant prendre une machine a remonter le temps sous influences diverses : hard rock, AOR, pop, disco, rock, funk, FM, Abba, Journey, Kansas, Toto... sont mixés au shaker pour un cocktail détonnant et clinquant (mais parfois un peu indigeste).
Revenons d'abord sur un changement d'effectif. Présent depuis le premier album, le claviériste Richard Larsson a pris le large. Mais c'est un drame encore plus douloureux qui a atteint Björn Strid : le guitariste David Andersson, cofondateur et partenaire de longue date -notamment au sein de leur principal projet Soilwork- est décédé en 2022, à seulement 47 ans. Ces deux pertes capitales auraient pu avoir raison de l'existence de The Night Flight Orchestra mais son chanteur a décidé de poursuivre en allant décrocher la lune avec "Give Us to the Moon".
Les claviers étincelants prennent d'abord le dessus sur 'Stratus' avant que la guitare nous téléporte dans un hard rock FM des années 1980 avec la voix généreuse de Björn Strid, doublée de chœurs féminins sur les refrains redoutablement efficaces. The Night Flight Orchestra n'a jamais visé l'originalité mais l'efficacité et ce n'est nullement une mission indigne ou facile.
Comment ne pas succomber à 'Shooting Velvet', à l'apaisée 'Paloma' ou à 'Cosmic Tide' avec son solo démentiel de claviers : Björn Strid est expert en mélodies maléfiques. Certes, quelques pistes au milieu de l'album pourront faire un effet de doublon malgré leurs qualités ('Miraculous' ou 'Give Us The Moon' dont la mélodie au clavier ressemble à une relecture de 'Hot Stuff' de Donna Summer). Mais les Suédois nous réservent une séquence émotion avec 'Runaways' qui réussit à surprendre agréablement, porté par ses claviers sensibles que n'aurait pas renié Toto et un solo musclé de guitare. Le dernier titre s'octroie même quelques oripeaux progressifs...
Malgré la perte de membres historiques, The Night Flight Orchestra poursuit sa route en nous proposant son cocktail détonnant mâtiné de rock, de disco, de hard rock, d'AOR... L'ensemble se montre quelque peu copieux, mais le résultat mise avant tout sur l'efficacité et la mission est remplie.