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"Très bel album de black metal post moderne, "Coma" confirme que Gaerea mérite mieux que son statut de banal suiveur."
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4/5
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Gaerea n’est pas un groupe tellement original, avec ses musiciens au visage cagoulé, son black metal dans la veine froide et torrentueuse du tutélaire Mgla, ce qui ne le rend pas moins intéressant et ne l’a pas empêché de s’extraire quand même du tout venant. "Limbo" et "Mirage" (sorti en 2022) n’ont donc pas manqué de séduire les amateurs d’un art noir post moderne et tant pis pour les autres, les grincheux et jamais contents qui estiment que Gaerea ne fait que surfer sur une mode.
Pourtant, il faut vraiment être sourd ou d’une incorrigible mauvaise foi pour ne pas reconnaître aux Portugais un talent certain pour bâtir un édifice sonore à la fois robuste et sinueux duquel suintent des atmosphères douloureuses qui ne sont pas sans beauté. Trop peut-être même, au point de paraître lisse voire presque mièvre parfois. C’est bien le seul (relatif) reproche que l’on peut faire à "Coma", quatrième offrande dans la lignée de ses aînés, sans surprise mais d’une puissance tellurique qui gronde dans les entrailles de compositions dont la durée plus ramassée qu’avant (entre 4 et 5 minutes en moyenne) n’en étouffe pas l’architecture tortueuse.
D’ailleurs, une des grandes forces du groupe réside dans sa capacité à déverser des mélodies obsédantes qui mordent la mémoire, comme l’illustre le morceau éponyme dont les guitares venimeuses s’accouplent à des blasts rageurs en un paysage écrasant que fissurent néanmoins des instants intimistes et pétrifiés. Tout l’album balance ainsi entre brutalité acérée et émotions déchirantes, équilibre qui trouve d’emblée sa plus parfaite expression avec l’immense – et meilleur titre du lot - ‘The Poet’s Ballet’, amorce tout en contrastes dont les plus de sept minutes au garrot allient la tristesse la plus dramatique à l’ardeur la plus débridée.
Cette combinaison qui structure l’ensemble pourrait être redondante mais Gaerea sait varier son approche, ici par des guitares recouvertes d’un épais désespoir (‘Shapeshifter’), là en coulant son black metal dans un baquet quasi progressif (‘Kingdom Of Thorns’) ou en chevauchant sur un terrain à la fois lourd et emphatique (‘Hope Shatters’), quand il n’ose pas la (presque) ballade (Wilted Flower’).
En définitive, il semble bien difficile de ne pas succomber à ce "Coma" qui devrait asseoir encore davantage l’autorité de Gaerea, qui confirme mériter mieux que son statut de suiveur car doté d’une identité finalement bien réelle, qui se niche dans ces effusions émotionnelles dont il a plus que jamais le secret. Ce qui ne suffira sans doute pas à gommer cette image de groupe (trop) calibré qui lui collera toujours à la peau.
Plus d'information sur
https://gaerea.bandcamp.com/
LISTE DES PISTES:
01. The Poet's Ballet - 7:39 02. Hope Shatters - 4:05 03. Suspended - 5:02 04. World Ablaze - 3:29 05. Coma - 5:19 06. Wilted Flower - 5:50 07. Reborn - 3:51 08. Shapeshifter - 6:24 09. Unknown - 4:24 10. Kingdom of Thorns - 4:45
FORMATION:
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