RADIOACTIVE: Reset (A.O.R.) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Alors qu’il avait musclé sa musique pour en faire un hard mélodique rutilant avec l’excellent "X.X.X.", Tony Denander nous revient en cette année 2024 avec de nouvelles résolutions. En effet, pour ce nouvel opus de son projet Radioactive, il a décidé de retourner aux racines de l’AOR des années 1980, comme s’il appuyait sur la touche Reset de son ordinateur, d’où le nom de cet album pour lequel il a une nouvelle fois renouvelé la liste des intervenants. Robin Mc Auley est le seul survivant des titulaires au poste de chanteur, et les présences de Jeff Paris et Jim Jidhed sur la grande majorité des morceaux laissent à penser que le multi-instrumentiste suédois a bien décidé de radoucir ses compositions.

Et si ce "Reset" prêtera le flanc à quelques débats concernant son esthétique, le moins que nous puissions dire, c’est que le maître des lieux n’a pas menti lors de ses annonces. Terminées les bombes énergiques et accrocheuses de 2022 et retour aux basiques posés par Toto, Journey, Foreigner et consorts quatre décennies auparavant. Nous nageons ici dans un AOR joliment caréné mais d’un grand classicisme. Les ‘Sentimental’, ‘Shame On You, Shame On Me’ et autres ‘Open Spaces’ sont certes d’une classe incontestable et dotés de refrains accrocheurs, mais la majorité des titres présents ici peinent à dépasser le stade d’un intérêt de courte durée quand ils ne se révèlent pas carrément old-school (‘Midnight Train’).

Heureusement, les soli rutilants de Denander viennent régulièrement illuminer chaque pièce dont certaines réussissent néanmoins à sortir du lot. La première d’entre-elles est le titre éponyme avec ses touches modernes et le chant bluesy de Robin Mc Auley qui lui apporte une identité plus originale. Quant à ‘When The Lights Go Down’, ‘Sweet Little Tina’ et ‘Breakaway’, ils appuient avec succès sur l’accélérateur pour procurer un souffle énergique et efficace qui permet à l’ensemble de rester accrocheur et équilibré. Tout le contraire d’un ‘Gaia’ sombrant dans un Westcoast aérien à la limite du soporifique.

Grace à un savoir-faire jamais remis en cause et sachant presque toujours trouver l’accroche nécessaire à chaque pièce composant cet opus, Radioactive baisse néanmoins d’un cran par rapport à sa précédente livraison. En effet, malgré le talent de Tommy Denander et de ses invités, ce "Reset" a du mal à s’extraire de la masse d’albums que le genre nous offre à longueur d’année. Dommage, car les talents en présence méritaient sûrement mieux.

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A.O.R.