"Fugazi" sort en mars 1984 avec au manettes le même producteur, Nick Tauber. Peu après la sortie de "Script...", Mike Pointer est renvoyé et successivement remplacé par Andy Ward, John Marter et Jonathan Mover, avant que Ian Mosley (ex Steve Hackett Band) ne prenne le poste définitivement fin 1983.
Avec "Fugazi", Marillion s'éloigne des influences de Genesis en modernisant ses sonorités. Et une fois encore, tous les morceaux méritent le détour. Peu accessible de prime abord, "She Cameleon" ressort par son côté expérimental, "Jigsaw" est une chanson douce et mélodieuse, "Emerald Lies" est portée par la voix d'écorché vif de Fish et "Fugazi" qui cloture l'album est un petit bijou progressif. On citera évidemment "Assasing", un monument de puissance et d'émotion ainsi que "Punch And Jundy", le single, calibré pour les radios avec son excellent refrain.
Saluons aussi le travail des musiciens à commencer par Steve Rothery qui nous gratifie de soli de toute beauté comme sur "Incubus" ou Mark Kelly aux claviers toujours aussi inspirés. Signalons la pochette magnifique de Mark Wilkinson qui est le reflet parfait des textes de Fish, toujours aussi inspiré et imaginatif.
En 3 mois seulement, Marillion a enregistré une nouvelle pièce majeure. Alternant morceaux accrocheurs et d'autres plus complexes et sombres, "Fugazi" reste l'un des albums les plus difficiles d'accès du groupe. Il demande donc un réel travail d'investissement pour l'apprécier pleinement. Mais le jeu en vaut largement la chandelle.