Il aura fallu six ans et un Covid à Killswitch Engage pour sortir son neuvième album, et si "This Consequence" ne réinvente pas la roue, il mérite toutefois d’y tendre une oreille pour plusieurs raisons que nous allons développer.
On aurait pu croire qu’avec les années, le groupe s’était assagi ou pire avait perdu de son intensité, mais comme un bon vin de garde, c’est l’inverse qui s’est produit. On les a laissé mûrir sans y penser et en remontant de la cave, on débouche un concentré efficace de 35 minutes articulées en 10 morceaux aussi puissants l'un que l'autre, rappelant que les Américains sont toujours bel et bien des piliers du metalcore.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que "This Consequence" n’est pas là pour brasser de l’air. Ici, pas de phrasé inutile, pas de répétition de couplet pour faire durer le plaisir. Bref, pas de remplissage. Ces gars sont les maîtres du metalcore incisif et direct, et ils le prouvent en disant ce qu’ils ont à dire et en repartant comme ils sont venus. Merci et au revoir, veni vidi vici!
Tous les morceaux sans exception illustrent cette efficacité. ‘Abandon us’ qui ouvre le bal et ‘Discordant Nation’ qui lui succède montrent d’emblée de quel bois Killswitch Engage se chauffe. Un peu plus loin, essayez par exemple de ne pas head-banguer sur l’intro de ‘Where it dies ’: pas simple ! Pour donner du contexte à ce qui vient d’être décrit, le chanteur, Jesse Leach aime à dire que l’album décrit ce que le monde traverse, à savoir un mélange de colère et de frustration, mais toujours ponctué d’une lueur d’espoir.
Cette efficacité (intro agressive, riff acéré, break, refrain mélodique et contraste chant clair/growls) est caractéristique de l’album mais ça en fait également son principal point faible, puisque c’est la même recette quasiment sur chaque morceau. Aussi bien pensés soient les mélodies et les riffs, aucune piste ne vient se démarquer particulièrement du reste. Alors on passe un moment agréable en la compagnie de Killswitch Engage, on a bien transpiré même, mais on retourne vaquer à nos occupations après, comme si de rien était.
Conclusion, c’est bien fait, mais pas bouleversant. Les fans s’y retrouveront à n’en point douter, mais ceux qui espéraient de la nouveauté appuieront sans doute à un moment sur le bouton d’arrêt d’urgence, le kill switch.