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"La tristesse comme addiction, la lourdeur comme catharsis : avec "Saddiction", Hangman’s Chair ne s’enlise pas dans l’ombre, il la sculpte et l’amplifie."
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4/5
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Depuis près de vingt ans, Hangman’s Chair traîne sa mélancolie comme une seconde peau, sculptant un son à la croisée du doom, de la cold wave et du grunge, sans jamais céder aux artifices de posture. D’album en album, le groupe affine son langage, capture l’essence de la solitude urbaine et la retranscrit avec une sincérité brute. Avec "Saddiction", il prend de la hauteur sans renier son fardeau, accentue les contrastes et densifie son univers. Là où "A Loner" s’enfonçait dans une noirceur monolithique, son successeur joue sur la tension entre lourdeur oppressante et échappées lumineuses, entre murs de guitares et mélodies éthérées, entre introspection et explosion.
Dès les premières secondes, le ton est donné. La chape de plomb habituelle est bien là, épaisse, pesante, immersive, mais quelque chose de plus organique se glisse entre les interstices. Les guitares, toujours aussi massives, osent parfois un sursaut mélodique, une respiration fragile avant que la vague ne s’abatte à nouveau. Hangman’s Chair n’a pas renoncé à cette lente suffocation qui caractérise son identité, mais il semble avoir gagné en relief et en ampleur.
On retrouve cette évolution dans la production, plus ciselée, plus texturée. Les arrangements se superposent avec une minutie quasi cinématographique, à l’image d’un titre comme 'Kowloon Lights', où les nappes glaciales viennent caresser des riffs aussi lourds que du béton humide d'un Dark City d'Alex Proyas. Il y a quelque chose de spectral dans cette musique, une errance nocturne entre rues désertes et néons tremblotants, un spleen qui s’accroche à la peau et refuse de se dissiper. '2 AM Thoughts' illustre parfaitement cette sensation de vertige : le chant de Raven van Dorst (Dool) vient s’entrelacer à celui de Cédric, ajoutant une autre dimension au malaise ambiant, comme si deux âmes perdues se répondaient dans un dialogue intérieur.
Et puis, il y a cette rage contenue, cette colère sourde qui finit par éclater. L’album gagne en dynamique, ose des montées en puissance plus brutales, retrouve parfois une certaine rugosité qu’il semblait avoir mise de côté sur le précédent disque. 'The Worst Is Yet to Come' en est le parfait exemple : une montée inexorable, un mur de saturation qui s’effondre sur lui-même, un chant habité qui oscille entre résignation et défiance.
Hangman’s Chair ne se contente pas de reproduire une formule. "Saddiction" marque une expansion, une affirmation de son identité sous une forme plus contrastée, presque cinématographique. Toujours fidèle à son ADN, le groupe ne cesse pourtant de creuser plus loin, de donner corps à ses obsessions. Ici, la tristesse n’est pas une fin, mais un moteur, un terrain d’exploration dont ils tirent la plus belle des noirceurs.
Plus d'information sur
https://hangmanschair.bandcamp.com
LISTE DES PISTES:
01. To Know The Night 02. The Worst is Yet To Come 03. In Disguise 04. Kowloon Lights 05. 2 AM Thoughts 06. Canvas 07. Neglect 08. 44 YOD 09. Healed?
FORMATION:
Cédric Toufouti: Chant / Guitares Clément Hanvic: Basse Julien Chanut: Guitares Mehdi Birouk Thépegnier: Batterie
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4/5 (1 avis)
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STAFF:
4/5 (1 avis)
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HANGMAN'S CHAIR (16 JANVIER 2025)
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