Huitième album de The Darkness et sixième depuis sa reformation en 2011, "Dreams On Toast" confirme une fois de plus que les frères Hawkins ne sont toujours pas prêts à s'assagir. Entre paroles délirantes que certains ne manqueront pas de qualifier de niaises, clips vidéo loufoques et style musical pas toujours bien défini allant du hard rock à la country, The Darkness a toujours aimé bousculer les codes et baigner ses albums dans une ambiance de grand n'importe quoi. Devinez quoi ? Ce "Dreams On Toast" ne déroge pas à la règle.
Amateurs de gimmicks et de poncifs du rock dans sa définition la plus large, cet album est fait pour vous. La très grande majorité des titres ont un air de déjà-entendu avec un nombre impressionnant de plans rythmiques et mélodiques usés jusqu'à la corde depuis plusieurs dizaines d'années. 'Rock and Roll Party Cowboy' est un hymne rock endiablé curieux mélange entre ZZ Top et AC/DC, 'I Hate Myself' a des airs de 'Show Time Warp' du Rocky Horror Picture Show, 'Hot On My Tail' est une chanson country ne se prenant pas au sérieux qui aurait tout à fait sa place dans un Disney, 'Mortal Dread' rappelle encore une fois (beaucoup) AC/DC, la molle et générique 'Don't Need Sunshine' tout comme 'The Battle For Gadget Land', dans un registre punk cette fois-ci, pourraient se retrouver dans un album de Weezer (ou assimilé), 'The Longest Kiss' semble fortement inspiré par 'Mr Blue Sky' d'E.L.O. et 'Walking Through Fire' fait curieusement penser à un titre de The Darkness ayant eu un certain succès à l'époque.
Si l'on fait abstraction de ces inspirations pouvant être parfois très (trop) envahissantes, il faut reconnaitre à The Darkness une certaine réussite pour rendre cet amalgame plutôt digeste. Les petits solos, les quelques ponts originaux ('Rock and Roll Party Cowboy', 'Mortal Dread') et un chant polyvalent pouvant facilement monter dans les aigus cassent un peu la monotonie de titres pas toujours divertissants sur la longueur, la palme revenant à l'improbable 'Weekend In Rome' qui semble avoir atterri sur cet album par erreur et surtout à la bien ringarde 'Cold Hearted Woman' que rien ne vient sauver (et certainement pas ses chœurs).
Sans crier au naufrage ni au chef-d'œuvre absolu, "Dreams On Toast" ne représente certes pas le meilleur de ce qu'a pu produire The Darkness jusqu'à présent mais il possède quelques chansons qui méritent de finir dans une ou plusieurs playlists. Son accueil dépendra essentiellement du degré de dérision que l'on est capable d'encaisser concernant les paroles, de la définition que l'on donnera aux influences disséminées un peu partout (hommage ou plagiat) et du plaisir personnel d'entendre pour la nième fois des formes musicales qui ont déjà fait leur preuve depuis plusieurs décennies.