Dès l’ouverture, l’album saisit par sa tension dramatique et sa capacité à tisser une atmosphère oppressante, presque cinématographique. Des morceaux comme 'Rosebud' et 'I Am The Poison' traduisent un chaos viscéral, où les rythmiques puissantes et les riffs tranchants forment une toile sonore oppressante. À l’inverse, 'Glamour' brille par sa mélodie accessible et son contraste saisissant : sous ses airs de faux répit pop, il aborde des thématiques sombres comme l’auto-destruction et les relations toxiques, prouvant que Sevensent sait manipuler les émotions sans sombrer dans la facilité. Plus loin, 'Leaving Me Behind' apporte une accalmie poignante, tandis que 'The Cycle Ends With You' clôt le voyage avec une sérénité inattendue, comme un souffle d’espoir après la tempête.

Au cœur de cette expérience se trouve une quête émotionnelle et introspective. L’album semble construit comme une catharsis collective, évoquant des thématiques universelles telles que le traumatisme, le dépassement de soi et la quête de sens. On pourrait y deviner l’influence d’albums conceptuels à la manière d'un Dream Theater, Pain Of Salvation, ou ici Survival Zero, ceux qui marquent par leur capacité à raconter une histoire en musique, mais Sevensent ne cherche pas à imiter. La démarche est viscérale, presque brutale par moments, et c’est précisément ce qui rend l’écoute digne d'intérêt.

Instrumentalement, Sevensent affiche une énergie brute et une précision rythmique qui servent de colonne vertébrale à l’album. Les morceaux ne cherchent pas à en faire trop ; ici, la sobriété est une force, même si l’on pourrait parfois espérer un peu plus de développement dans certains passages. Ce choix assumé de ne pas sonner technique en apportant une touche électro et d'effets de voix ('Cain') confère à l’album une belle intensité et une densité qui demande une écoute active et attentive.