FANALO: Fanalo (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Commençons par un peu de contexte. Fanalo est le guitariste français derrière l’excellent groupe Plug-In auquel s’était associé Ron Bumblefoot Thal il y a quelques années pour faire ses tournées. En plus d’être musicien, Fanalo est aussi le directeur pro d'une école de musique (CIAM) à Bordeaux. L’homme a donc un agenda bien rempli et ses multiples casquettes justifient son absence du circuit ces dernières années, de dernier album de Plug-In datant quand même de 2010.

Fanalo vient donc de sortir son tout premier album solo et il s’est payé pour l’occasion les services d’invités de prestige à l’instar du chanteur Jeff Scott Soto, que lui a présenté Ron Bumblefoot Thal en personne, les deux étant toujours proches depuis leurs époques Art of Anarchy et surtout Sons of Apollo. Bumblefoot a d’ailleurs participé lui-même à un morceau, tout comme Julien "Djul" Lacharme et Butcho Vukovic, ex-chanteur de Watcha et Last Temptation notamment.

Convenances faites, venons en au contenu. Il y a quinze ans, Fanalo avait sorti l’artillerie lourde sur “Hijack” avec Plug-In, et c’est pour notre plus grand plaisir que l’on retrouve enfin ses phrasés techniques, puissants et la teinte toute personnelle de son toucher. Non seulement, son bagage technique est remarquable mais la justesse de ses notes fait du bien à entendre.

Si les compositions sont en général un peu plus rock et moins metal (quoique pas toujours) qu’avec Plug-In, le message véhiculé est ici résolument différent, Fanalo proposant des chansons travaillées, avec des textes forts, notamment sur la bêtise humaine dans ‘Why’ dans lequel le duel Bumblefoot / Fanalo est à se décrocher la mâchoire. Les morceaux sont taillés sur mesure pour les chanteurs et on mesure la grandeur de l’artiste qui laisse la part belle au chant et donne de l’espace aux morceaux dans son ensemble. Vous l’aurez compris, ce n’est pas une démonstration de guitare et c'est tant mieux.

En revanche, sur la longueur, certains auront du mal à retrouver un fil d'Ariane, les deux premiers titres étant très progressifs avant d’enchaîner sur des titres plus rock/heavy. 'STC' chanté par Butcho ravira les nostalgiques de Watcha, le timbre du chanteur rappelant immanquablement l’époque neo metal. 'Why' sur lequel Thomas Smith pose ses lignes vocales ne manquera pas d'évoquer la période grunge et Pearl Jam plus particulièrement. Ensuite, le metal progressif refait son apparition pour à nouveau revirer dans un trip rock. Rien de rédhibitoire mais certains pourront arguer un petit manque de cohérence. C’est toujours le risque d’avoir trop d’invités sur un album. L’auditeur peut parfois se demander s’il écoute toujours le même artiste ou si sa plateforme de streaming a basculé sur un autre groupe.

Si ce mélange des genres pourra laisser quelques auditeurs sur le carreau, ce premier album de Fanalo ravira la majorité des autres qui retrouveront avec plaisir un artiste, un vrai, qui s'est permis d'ouvrir le champs des possibles sur son premier album solo dont on attend la suite avec impatience...

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