Les Polonais de Behemoth surfent sur une voie royale, chaque album surpassant le précédent. La formation apparaît au sommet de sa forme avec une parfaite combinaison entre violence et force épique flamboyante, le laissant seul sur son trône en maître de l’art noir.
Mais chaque règne est menacé par l’usure du temps. L’arrivée de "The Shit Ov God" est une nouvelle étape pour voir si Behemoth est capable de continuer son parcours sans faute. D’emblée, on peut regretter le titre très cliché de l’album, trop simpliste et banal dans le genre. Le disque est très court -moins de 40 minutes- et voit le groupe garder ses thématiques classiques.
Même court, "The Shit Ov God" semble long ; dans les huit titres qui le composent, peu se mettent en évidence. Le disque démarre bien avec ‘The Shadow Elite’, violent et flamboyant, véritable démonstration de force. Nergal hurle et déclame avec hargne et on se laisse happer par la force mystique dégagée. ‘The Shit Ov God’ et ‘Avgvr (The Dread Vvltvre)’ sont dans la même vibration avec de la nervosité et de la méchanceté se mariant bien à un côté occulte plein d’emphase.
‘Sowing Salt’ et ‘Lyciferaeon’ sont juste correctes, Behemoth est en mode automatique, mais la sauce ne prend pas et ces titres s’oublient aussi vite qu’écoutés. Le résultat est encore pire avec ‘Nomen Barbarvm’ et ‘O Venvs, Come!’. Les titres ont des allures de faces B des disques précédents sans âme avec juste la recette black death appliquée façon petit bras. ‘To Drown The Svn In Wine’ est à mi-chemin, démarrant bien avec une violence délicieuse avant de s’engluer dans l’ennui lui aussi avec un final en mode bâclé.
Il fallait bien que ça arrive et c’est "The Shit Ov God" qui voit Behemoth se louper. Le groupe signe un disque peu inspiré dans lequel les bons moments sont rares. Il faut espérer que la légende polonaise saura vite se reprendre.