TALC: Iii (ROCK PROGRESSIF,Post Rock) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Petit à petit, TALC affine son style. Après un "Talc2" qui mélangeait subtilement post-prog raffiné et post-rock inventif, le trio suisse pousse encore plus loin, avec "Talc III", l’exploration des ambiances et des textures alambiquées que lui permet une musique toujours entièrement instrumentale. Si "Talc2" était un voyage initiatique, "Talc III" est une odyssée interstellaire, un voyage à travers la galaxie, où chaque titre désigne une étoile et pendant lequel le groupe prend son temps pour nous laisser dériver au gré de ses inspirations musicales construites avec une précision d’horloger.

Dès les premières notes de ‘Mesarthim’, le ton est donné : des nappes de synthé analogique ouvrent l’espace sonore, rapidement rejointes par des riffs de guitare et une section rythmique d’une précision chirurgicale. Le morceau oscille entre progressions mélodiques et longues plages instrumentales où la guitare d’Antonin Wiser s’envole en toute liberté, soutenue par la basse ample d’Hervé Baumgartner et la batterie inventive de Vincent Verselle. Fidèle à son parti pris depuis "Talc I", le groupe allie virtuosité et musicalité sans jamais sombrer dans la démonstration stérile.

‘Betelgeuse’ et ‘Antares’ poursuivent cette exploration avec une approche plus progressive. Les structures évolutives, les superpositions de claviers et les changements de dynamique plongent l’auditeur dans un état quasi hypnotique. C’est la grande force de TALC : laisser le temps à sa musique de respirer pour que chaque instrument puisse trouver sa place. La longueur des morceaux n’est alors pas un obstacle puisque chaque composition est au service d’une musique profondément aérienne et immersive.

Mais si l’album se veut plus atmosphérique que son prédécesseur, il ne manque pourtant pas de moments plus heavy, à l’instar de l’excellent ‘Aldebaran’, qui joue sur le contraste entre envolées planantes et ambiances stoner, ou le plus sombre ‘Theemin’, sur lequel la saturation des guitares flirte avec une esthétique doom psychédélique.

Même si le très abstrait ‘Voyager III’ casse un peu la dynamique de l’ensemble et clôt l’album sur une note purement électronique et expérimentale, "Talc III" est sans conteste l’album de TALC le plus abouti à ce jour. Plus homogène dans son approche, plus audacieux dans ses expérimentations sonores, il prouve que le trio lausannois a trouvé sa place quelque part entre le space rock, le post-prog et le psychédélisme instrumental. Un must pour tous les amateurs de musique immersive et atmosphérique.

TALC

III

MUSEA

ROCK PROGRESSIF