CROSSBONE SKULLY: Evil World Machine (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Quand l’éminence grise d’Alice Cooper décide de sortir de l’ombre, elle ne fait pas les choses à moitié. Crossbone Skully est un projet porté par Tommy Henriksen, guitariste, bassiste et compositeur pour la légende de Detroit et au sein des Hollywood Vampires. Et il a fait chauffer son carnet d’adresses puisqu’il a réussi à faire sortir John "Mutt" Lang de sa retraite pour qu’il produise cet opus avec l’aide de Tommy Denander (Radioactive, A.O.R.). Du côté des invités, nous trouvons également Phil Collen (Def Leppard) et Nikki Sixx (Mötley Crüe) qui participent chacun à un titre. Enfin, pour ce concept également décliné en vidéo, ce ne sont ni plus ni moins que Johnny Depp, Alice Cooper, Joe Perry et Kane Roberts, entre autres, qui viennent jouer les rôles des personnages de cette fable spatiale aux allures de "Ziggy Stardust" métallique.

Cette histoire d’un héros extra-terrestre et rock’n’roll revenant sur terre pour retrouver sa famille et sauver la planète d’un sorcier souhaitant drainer le monde de sa force vitale et plonger l’Humanité dans les ténèbres à l’aide d’une "Evil World Machine" se déroule en treize parties. Chaque titre convoque tour à tour les ombres d’AC/DC, Def Leppard, Airbourne, ou Alice Cooper, mais également des Dropkick Murphys (‘Let’s Bust The Trust’) ou des Pink Floyd (‘I Am The Wolf’) pour un résultat captivant de bout en bout. Mais si le quintet s’amuse à quelques clins d’œil appuyés telles ces quelques notes empruntées au riff de ‘Big Gun’ (AC/DC) sur l’hymnique ‘Everyone’s On Dope’, il est bien, et seulement, question d’ombres se fondant dans un ensemble. Il est d’ailleurs à noter que les aventures de notre E.T. sous amphétamines évoluent globalement de premiers titres au hard-rock direct et efficace en provenance des légendes australiennes, vers des pièces dont l’ambiance et les chœurs rappellent le travail des Léopards Sourds de Sheffield.

Il est vrai que le gang des frères Young et celui de Joe Elliott ont en commun des collaborations plus que légendaires avec John ‘Mutt’ Lange, ce qui a tendance à boucler la boucle. Chaque titre est ici doté de refrains imparables qui s’accrochent aux neurones de l’auditeur pendant plusieurs jours, alors que Tommy Henriksen démontre des qualités de chanteur de haut niveau. Inventif et parfois habité, il donne vie à son personnage, ce qui contribue à rendre ses aventures encore plus passionnantes. Parfois hâbleur telle une réincarnation de Bon Scott (‘Money, Sex Or God’, ‘Flip The Bird’), il peut également se faire inquiétant sur les sombres ‘The Sin Eater’ et ‘I Am The Wolf’. Il utilise même une étonnante application vocale rendant sa voix plus électronique (‘The Sin Eater’, ‘Misfits Of The Universe’).

Enveloppé par une production sans faille qui vient nous remémorer que le Mutt n’est pas une légende des studios pour rien, ce "Evil World Machine" est une œuvre aussi inattendue que captivante et étonnante. Crossbone Skully et son maître à penser nous dégainent ici un opus qui fera date et que tous les amateurs de Rock au sens large du terme se doivent de découvrir. Alliant l’efficacité imparable d’un AC/DC, l’élégance mélodique d’un Def Leppard, et la théâtralité inventive d’un Alice Cooper, Tommy Henriksen se doit désormais de confirmer ce coup de génie avec de nouvelles aventures attendues avec impatience.

CROSSBONE SKULLY

EVIL WORLD MACHINE

BETTER NOISE MUSIC

HARD ROCK