« Primitive » est le troisième album du quintette italien The Watch : c’est en fait le quatrième album si l’on tient compte de l’ancienne configuration du groupe qui officiait sous le nom de The Night Watch et qui a produit l’album « Twilight » en 1997.
The Watch s’inscrit clairement dans le registre musical du rock progressif des seventies. Cela est reconnaissable dès les premières notes qui laissent s’exprimer l’ensemble des instruments vintages triés tout spécialement pour l’occasion : mellotron, moogs, synthés ARP… Comme souvent dans ce type de cas, la démarche d’utilisation de ce type d’instruments s’accompagne d’une coloration forte au niveau des compositions : on y reconnaîtra donc aisément des influences lorgnant plus que volontiers vers Genesis (notamment au niveau de la voix rappelant celle de Peter Gabriel) mais aussi King Crimson, Camel…
Sur la plupart des sept pièces qui constituent cette pizza (et oui, c’est italien et c’est ce qui ressemble le plus à une galette là-bas), on notera la production qui relève très bien l’osmose des instruments vintages. Un autre point remarquable dans cet album réside dans les atmosphères : celles-ci sont relativement bien travaillées, notamment par les flûtes qui renforcent les nappes de claviers et apportent une dimension expressive doublant celle de la voix : on baigne dans l’esprit seventies…
Les mélodies et structures sont très accessibles malgré l’accumulation d’ambiances. Parmi les différents morceaux, on retient ainsi plus aisément l’ouverture avec « Sounds of Sirens » qui après un crescendo d’entrée nous annonce rapidement la couleur sur fond de mellotron. Sur « Two Peaces to the rear », on assiste à une superposition très intéressante de couches de claviers sur des tempos plutôt lents tandis que « When i was a tree » nous entraîne sur un terrain un peu plus groovy. On retiendra aussi le titre « Berlin 1936 » avec son passage rappelant Deep Purple.
Globalement, on garde tout de même à l’esprit une couleur générale assez mélancolique avec des tempo assez lents : on pourrait effectivement reprocher ce manque de décollage énergétique. Cette sensation est par ailleurs renforcée par les lignes vocales du chanteur, lequel prend peu de risque à s’engager dans autre chose que ce qu’il sait faire : il est certain que c’est bien fait et maîtrisé mais cela souffre quand même d’une profonde monotonie quelques fois. On a l’impression, dans des morceaux différents, d’entendre les mêmes lignes de chant…
Primitive reste cependant un très bon album qui ravira sans nul doute les habitués des groupes de référence précités (plus particulièrement les adorateurs de Genesis et Gabriel qui trouveront ici le parfait clone de leurs anciennes idoles) et les amateurs d’instrumentation vintage.