DESSIDERIUM: Keys To The Palace (METAL PROGRESSIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Dessiderium -le projet solo du talentueux multi-instrumentiste Alex Haddad- revient avec "Keys to the Palace", un album qui marque une nouvelle étape dans son exploration du metal progressif et mélodique. Sorti le 14 mars 2025 sous le label Willowtip Records, ce sixième opus se présente comme une œuvre ambitieuse, mêlant death / black metal progressif, éléments symphoniques et touches de power metal, tout en explorant des thématiques introspectives et universelles.

Dès les premières notes de ‘In the Midst of May’, l'auditeur est plongé dans un univers complexe où se mêlent des éléments symphoniques et des structures progressives. Les transitions fluides entre passages agressifs et mélodiques rappellent les compositions d'Opeth, notamment par leur capacité à fusionner des atmosphères contrastées. Les changements de rythme et les mélodies envoûtantes créent une expérience immersive qui témoigne de la maîtrise technique et émotionnelle d’Alex Haddad.

Par la suite, ‘Dover Hendrix’ adopte une approche plus dynamique, intégrant des influences power metal avec des guitares et une batterie entraînantes. Les solos de piano - interprétés par Thomas Leroy Meier - ajoutent une dimension supplémentaire évoquant la polyvalence musicale de Devin Townsend. Cette fusion d'éléments divers démontre la capacité de Dessiderium à naviguer entre différents genres tout en conservant une identité sonore cohérente.

Tout aussi marquant, ‘Pollen for the Bees’ débute sur une mélodie de piano lumineuse contrastant avec des passages plus sombres et intenses. Cette juxtaposition reflète les thèmes de l'innocence et de la désillusion abordés dans l'album. Les influences d'Enslaved se font sentir dans la manière dont le morceau équilibre des éléments mélodiques et extrêmes, créant une atmosphère à la fois éthérée et puissante.

Enfin, l'album se conclut avec le morceau éponyme ‘Keys to the Palace’, pièce magistrale de seize minutes. L'introduction mêlant guitare et piano dans une harmonie lumineuse ne manquera pas d’évoquer Devin Townsend (et plus précisément ‘Deep Peace’) et prépare le terrain pour une exploration musicale riche en rebondissements. Les variations de tempo, les changements de tonalité et les superpositions d'instruments créent une œuvre épique qui résume l'essence de l'album. Chaque segment du morceau apporte une nouvelle dimension, témoignant de la vision artistique ambitieuse d’Alex Haddad.

Le principal atout de l’album réside dans la virtuosité d’Alex Haddad et sa capacité à tisser des mélodies mémorables au sein de structures complexes. Les fans de Cynic, Fallujah ou même Ne Obliviscaris trouveront ici de quoi se régaler. Cependant, la densité des compositions peut parfois désarçonner, surtout lors d’une première écoute. Certains passages, notamment dans ‘Magenta’, auraient pu gagner en concision pour maximiser leur impact.

En somme, "Keys to the Palace" est une œuvre qui dépasse les frontières du death / black metal mélodique et progressif. Alex Haddad y dévoile une palette émotionnelle et technique impressionnante, offrant aux auditeurs une expérience immersive et réfléchie. Les références subtiles à des groupes tels qu'Opeth, Enslaved et Devin Townsend enrichissent l'album sans jamais éclipser l'identité propre de Dessiderium. Cet album s'impose comme une étape majeure dans la discographie d’Alex Haddad, consolidant ainsi sa réputation d'artiste complet et visionnaire.

DESSIDERIUM

KEYS TO THE PALACE

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METAL PROGRESSIF