NOSPUN: Ozai (METAL PROGRESSIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Après un premier album de toute beauté, qui a d’ailleurs valu a Nospūn les honneurs des chroniqueurs de Music Waves en 2023, nombreux étaient les impatients de voir la suite de "Opus". C’est chose faite, puisque les Américains de Charlotte, récemment sortis de l’anonymat, reviennent avec un second album ou plutôt un EP (5 morceaux pour 27 minutes). Second effort qui n'en est pas vraiment un puisque "Ozai" s'avère être la revisite de la première production de Nospūn sorti il y a dix ans sous le nom de... Ozai !

Alors que raconte "Ozai"? De bien belles choses, et surtout de quoi rassurer les fans ayant cueilli le groupe à la racine. Pour redonner du contexte, il est vivement conseillé de relire notre chronique de "Opus". Cela permet non seulement de resituer Nospūn dans l’univers musical mais surtout c’est l’occasion de voir à quel point la musique du groupe a évolué. En effet, résolument metal prog à la faveur de l'album sorti en 2023, la barque penchait à l'époque davantage vers le djent, sans toutefois en faire trop ni pas assez- il suffit d'écouter ‘Mecca’ pour s'en convaincre. Les influences fusent dans tous les sens (Periphery, Dream Theater, Haken, Textures, voire Opeth aux entournures), le tout finement digéré pour ne jamais s’engouffrer dans les abîmes de la redite. Que soit sous le nom d'Ozai ou de Nospūn, le groupe a sa patte propre, et c’est naturellement ce qui le fait sortir du lot. Pour être clair, aucun morceau n’est en dessous de l’autre. Ce groupe est très créatif : musicalement, c'est riche, techniquement, c’est irréprochable, que ce soit pour les plans alambiqués propres au prog et au djent ou pour les envolées individuelles (tessiture de chant et solos de guitare). On se régale du début à la fin.

L’intérêt des EPs est de faire sortir du lot les singles, et c’est le cas avec ‘Effervescent Power’ qui brille de mille feux. Non seulement, le morceau est entraînant, le riff bien pensé -juste à cheval entre le prog et le djent- et le refrain de Phillip Rich est de ceux qu’on entonne longtemps après les avoir entendus : "With the force of a supernova, the effervescent power flows through me" est d’une accroche imparable. ‘Jormungand’ est l’autre pièce de haute joaillerie de cet EP, sorte de morceau épique qui aurait pu durer 20 minutes logé dans un album de prog traditionnel. Ici il ne dure que 5:30 -EP oblige- mais il nous encercle de bout en bout, tel le serpent Jormundgand dans la mythologie nordique, et nous emmène alternativement dans ses eaux profondes, avant de nous ramener à la surface respirer et clôturer l’aventure Nospūn sur un petit nuage.

Dix ans avant "Opus", "Ozai" dévolait toutes les qualités de Nospūn. Cette revisite permet d'attendre avant les prochaines nouvelles productions du groupe que nous attendons impatiemment tout en espérant -on peut rêver- qu’ils viennent jouer leur musique live en France.

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