ARTISTE:

CELESTIAL EMBER

(ETATS UNIS)
TITRE:

ALL REAL NUMBERS

(2025)
LABEL:

AUTRE LABEL

GENRE:

METAL PROGRESSIF

TAGS:
Chant screamo, Technique
""All Real Numbers" de Celestial Ember n’est pas la solution définitive à toutes les énigmes du metal progressif mais reste une démonstration convaincante qui équilibre technique et émotion avec une audace prometteuse."
RHUM1 (12.06.2025)  
4/5
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Dans l’arène du metal progressif où les riffs taillent des fractales sonores et où chaque break semble défier les lois de la physique, Celestial Ember s’affirme comme un challenger audacieux. Ce quatuor californien -encore dans l’ombre des géants mais repéré à la faveur des sorties du single ‘There Exists’ suivi deux ans plus tard de l’EP "Absition" sorti en 2020- livre son premier effort complet "All Real Numbers". Cet album prolonge leur metalcore progressif teinté d’ambiances atmosphériques et de réflexions existentielles entamé sur leur EP précédent. Mais ce disque est-il le théorème brillant attendu ou une équation séduisante mais incomplète ?

Avec ses neuf titres pour 35 minutes, "All Real Numbers" est une plongée intense dans l’univers de Celestial Ember où la brutalité du metalcore rencontre la sophistication du progressif. La production -d’une clarté remarquable pour un projet autoproduit- met en valeur chaque instrument, des guitares syncopées aux textures atmosphériques. On retrouve l’ADN du groupe, influencé par Periphery et TesseracT pour les riffs djent et les polyrythmies, et par The Contortionist pour les ambiances éthérées. Dans ‘Puzzlemaker’, l’ajout du saxophone avec ses notes mélancoliques et sensuelles -déjà remarqué dans "Absition"- apporte une touche inattendue renforçant l’identité du groupe.

Le chant porté par Alex Villarreal est un des atouts majeurs. Dans le titre éponyme, les paroles "The vibrations from within / They resonate without the skin" évoquent une quête d’existence, soutenue par une voix oscillant entre growls rageurs et mélodies fragiles dans une veine proche de Leprous. ‘Janus Mask’ pousse cette dualité plus loin avec un saxophone surgissant comme un cri dans la nuit avec ses notes longues et plaintives qui ajoute une tension dramatique -presque cinématographique- et évoque un vieux film noir où l’émotion brute rencontre la rage contenue. Cette intervention du saxophone, bien que discrète, renforce le caractère introspectif du morceau comme un écho à l’ambiance de ‘Absition I: Absence’ du précédent EP.

La section rythmique brille par sa précision. La batterie -particulièrement dans ‘Witch of Agnesi’- martèle des motifs complexes qui dialoguent avec les guitares sans jamais les écraser, tandis que la basse -mise en avant dans ‘Desperation’- pulse comme une ligne de vie. L’interlude de deux minutes ‘Y-Dwarf’ se distingue par son approche minimaliste où la guitare prend les devants avec une ligne jazzy et contemplative. Ce moment de respiration contraste avec l’intensité de ‘The Sieve’ dans lequel le saxophone revient en éclats brefs et furieux en fin de course -comme des coups de pinceau sur une toile djent- ajoutant une couleur unique aux riffs syncopés.

Pourtant, l’album n’est pas sans faille. Certains morceaux, comme ‘131’, souffrent d’une densité excessive où la virtuosité semble parfois l’emporter sur l’émotion. Le fil conceptuel -qui semble explorer des thèmes d’existence et de dualité (‘Rise / Run’ en tête)- reste flou, laissant l’auditeur intrigué voire perdu. L’influence d’Animals As Leaders / Polyphia est évidente dans la technicité mais Celestial Ember n’a pas encore totalement hérité de la fluidité naturelle de ses aînés. Une ou deux pauses atmosphériques supplémentaires -peut-être portées par le saxophone- auraient aéré l’ensemble et donné plus de place à l’émotion. Mais ces bémols relèvent plus du détail que d’un réel point noir.

En réponse à la question introductive, "All Real Numbers" penche résolument vers le théorème brillant. Celestial Ember livre un premier album qui -malgré quelques excès de zèle- impressionne par sa maîtrise et sa capacité à tisser des ambiances aussi percutantes qu’introspectives. Ce premier long effort n’est pas la solution définitive à toutes les énigmes du metal progressif mais reste une démonstration convaincante qui équilibre technique et émotion avec une audace prometteuse. Cet album ravira les fans de Periphery, Leprous ou TesseracT et tous ceux qui aiment le metalcore avec un supplément de cerveau.


Plus d'information sur





LISTE DES PISTES:
01. All Real Numbers - 4:24
02. Puzzlemaker - 4:12
03. Desperation - 3:00
04. Witch of Agnesi - 4:54
05. Y-Dwarf - 2:10
06. The Sieve - 4:20
07. 131 - 2:35
08. Janus Mask - 5:25
09. Rise / Run - 4:46

FORMATION:
Alex Villareal: Chant / Claviers
Christian Lambert: Guitares
Drew Jehoich: Batterie
Reid Noble: Basse
Victor Ochoa: Guitares
Adam Stolinski: Guitares / Invité
Garrett Brown: Batterie / Invité
   
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