Qu’attendre de Scorpions en 2007 ? Voila une question que beaucoup ont pu se poser lorsqu’ils ont appris que le groupe sortait un nouvel album après plus de 35 ans d’une carrière bien remplie avec ses hauts (années 80) et ses bas (années 90)… Bien malin aurait été celui qui aurait pu prédire ce que donnerait Humanity Hour 1 surtout après une dizaine d’années de succès en dent de scie, entre relative réussite (Unbreakable) et franche désillusion (Pure instinct).
Après un précédent album très correct qui revenait aux racines hard rock du groupe, l’espoir était de mise. Avec bonheur, Scorpions ne nous déçoit pas. La formation s’est donné les moyens de ses ambitions avec un album produit et coécrit par le célèbre Desmond Child (Bon Jovi, Kiss, Cher) ainsi qu’un changement de look, presque gothique, à l’image de la pochette présentant un groupe bien décidé à ne pas être mis à la retraite trop rapidement.
Le premier contact avec le disque étonne par son coté très heavy. Le titre "Hour 1" qui ouvre l’album présente un visage du groupe que l’on ne pensait plus réentendre, proche des compositions Heavy d’un Blackout. Avec « The game of life », et même si le ton est encore très enlevé, on revient a du Scorpions plus classique dans la lignée de la grande époque des années 80, avec un Klaus Meine toujours impérial au chant. Progressivement Scorpions calme le jeu, alternant morceaux purement rock, titres mi-tempo et balades dans la pure tradition du groupe. L’ensemble reste de grande qualité à l’exception d'une ou deux balades aux deux tiers du disque, un poil trop classique, Love is war ou Your last song même si sur cette dernière, Klaus Meine colle le frisson à l’auditeur sauvant le titre à lui seul.
Le reste est de l’excellent Scorpions, avec quelques petites nouveautés comme des orchestrations sur « The future nevers dies », titre aux allures de power balade qui gagne en puissance le tout soutenu par des soli superbes, Rudolf Schenker et Matthias Jabs prouvant tout au long de l’album que les années passées ne les ont toujours pas usés. On pensera aussi question nouveautés à la présence de John 5 à la guitare sur un titre ainsi que celle de Billy Corgan (Smashing Pumpkins) sur « The Cross » apportant un aspect plus sombre à la musique du groupe. Citons enfin le titre final « Humanity », une power balade comme Scorpions n’en faisait plus depuis des années, morceau du niveau de Winds of change ou Still Loving you.
Scorpions signe ainsi son album le plus inspiré depuis Crazy World, entre modernité et traditions, mêlant adroitement hard rock a l’ancienne et balades, le tout dans un ton plus heavy et avec un son énorme. Certes « Humanity » n’atteint pas les sommets du groupe, In trance ou Blackout lui étant quand même supérieurs mais le plaisir pris à son écoute est certain. Scorpions se fait plaisir tout en faisant plaisir à son public. Souhaitons que cela dure longtemps encore…