Deux
ans après son dernier méfait, Art Nation nous revient ce printemps
pour son cinquième album dénommé "The Ascendance". Depuis une
décennie, le groupe de Göteborg creuse avec constance et application son trou dans l’univers encombré du hard rock mélodique à la suédoise, avec à sa tête Alexander Strandell (Crowne, Lionville et Nitrate). Le
titre de de leur nouvelle œuvre sera-t-il prémonitoire, gratifiant l'équipage d'un avantage sur leurs
concurrents ?
Le
frontman ne gravit pas que les seuls échelons de la hiérarchie, il
évolue sur la gamme à des hauteurs singulières le démarquant des
chanteurs de même obédience. Pour apprécier Art Nation, il convient
de ne pas être réfractaire à ses vocalises, ni à l’utilisation
ponctuelle (et bien superflue) du vocoder. Tout comme il est
nécessaire de ne pas être affecté par l’omniprésence des
claviers qui jouent fréquemment ici le rôle de la rythmique
classiquement dévolue à la guitare. Souvent, cette dernière ne
dispose de la place nette pour s’exprimer qu’à l’occasion de
l’apparition du sempiternel solo aux deux-tiers du morceau. L’autre
élément caractérisant le groupe est la présence d’un batteur qui
est tout sauf mécanique dans l’approche de son instrument. Les nombreuses variations de tempo sur chaque plage sont une constante, et l’homme
derrière les fûts s’en amuse en laissant parler son talent avec
véhémence. Comme son compagnon aux synthés, il ne passe pas
inaperçu pour l’auditeur.
"The
Ascendance" est un album de hard rock mélodique où le mot « hard »
n’est pas là pour attirer les métalleux. Et si les mélodies
bien troussées du genre happy metal alpaguent le mélomane sans équivoque, elles font néanmoins corps avec la puissance
et ne l’attendrissent aucunement. A part sur la ballade 'Julia', ça envoie du bois. Parfois,
la vitesse d’exécution renvoie à Sonata Arctica ('Set Me Free'), et
quand la mélodie se pare de cinq étoiles, on songe à One Desire
('Sunderball', 'Runaways' et 'Lightbringer'). Même si le dernier tiers de
l’opus est un ton en-dessous, aucun faux pas n’est à déplorer
ici, hormis ponctuellement des sons de synthé désagréables à
l’oreille sur 'Unstoppable'.
Art
Nation a probablement moins réussi son coup que sur les deux albums
précédents, mais le niveau était très haut. Ce cinquième essai
tient néanmoins suffisamment la route pour mériter moult écoutes
et assurer, sur certains de ses titres, quelques belles réussites en
concert.