Avaland est un groupe grenoblois proposant un power metal orné de symphonisme. Composé de Adrien G. Gzagg (Eyezery) au chant et aux claviers, de Camille Souffron (Eyezery) à la basse, de Lucas Martinez (Seven Works of Mercy) à la guitare, de Leo Mouchonay (Sandragon) à la batterie et de Jeff Kanji au chant et à la guitare, il a publié deux albums qui marient heavy et imaginaire fantasy en un melting pot “opera metal”. “Theater of Sorcery” a été bien accueilli, même s'il donnait l’impression d’être trop sage et de proposer peu de parties rapides ornées de doubles pédales, puis “The Legend of the Storyteller” a suivi quelques années plus tard. Jeff et sa bande publient l’enregistrement des concerts donnés l’année passée, une sorte de best of avant l’heure.
Le disque à l’ambiance survoltée met l'auditeur sur les rotules et fait montre d’une énergie redoutable avec ses titres colorés. ‘Welcome To Avaland’ installe une ambiance symphonique captivante qui retombe dès la piste suivante car cette facette de la musique de Avaland est atténuée sur scène. Le groupe s’amuse, séduit et communique beaucoup avec son public. Au fil de l'écoute, cette communion devient lassante, car les harangues ne posent pas le contexte pour expliquer l’histoire aux néophytes. Néanmoins, les titres passent à la vitesse de la lumière sans appétit exagéré pour la vitesse. C’est ce que reprochent certains atrabilaires qui désiraient plus de cavalcades et davantage de tapis de grosses caisses... Mais passons, car à l’instar d’un Queen qui module sa vitesse, Avaland ralentit le tempo pour asséner des mélodies imparables (‘Out Of The Fog’). C’est d’ailleurs avec cet exercice de freinage que le groupe est au meilleur de sa forme et dévoile son plein potentiel (‘Kingslayer’). A ces occasions, il entonne des airs qui restent accrochés à la cervelle. C’est la grande force de Avaland : aligner des mélodies eighties et un heavy hyper carré, juxtaposer des airs pop avec des riffs cinglants à la manière de Avantasia ou de même Jean-Jacques Goldman (‘Let The Wind Blow’). Ainsi la guitare solitaire écrit des lignes chantantes dignes de Kamelot, Rhapsody ou parfois Dragonforce : rapides, justes et bourrés de mélodies, les riffs sont quant à eux carrés, parfois presque thrash (‘War Of Minds’). Le chant est la grande qualité du disque. Les voix sont variées, elles grondent ou rugissent (‘To Be The King’), elles sont très rock et non pas haut perchées comme à l’accoutumée. Les prestations des invités sont excellentes : celle de Madie, exceptionnelle, est le sommet émotionnel de l’album, celle de Laurène (Orkhys), toute en douceur et en sensibilité, est colorée par une palette d’émotions qui colle le frisson.
Avaland propose un bon live qui retranscrit à merveille l’énergie et la puissance de ses prestations. Les mélodies sont belles et la musique entraînante à défaut d’être novatrice. Le disque est sublimé par des invités de très haut niveau et par une belle prestation derrière le micro. Voici un disque sympathique, qui séduira les amateurs car il répond précisément à la définition du power symphonique, même si on aurait aimé que le groupe s'éloigne d'un chemin tout tracé. Le néophyte peinera donc à le distinguer des productions similaires.