CROWNE: Wonderland (HARD ROCK MELODIQUE) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Crowne nous revient cet été, deux ans après un monumental "OperationPhoenix" qui rutilait autant que "Kings In The North", premier essai du combo suédois. "Wonderland" doit donc assumer la charge supportée par le tant redouté troisième album, classiquement qualifié de tournant à ne pas manquer. Vu le niveau atteint par le groupe lors de ses premières sorties, il est aisé de mesurer la pression que le quintet a dû sentir peser sur ses épaules.

Question style, rien de nouveau sous le soleil. Vu le background des musiciens, nul ne sera surpris que les Scandinaves proposent un hard rock mélodique aux accents nordiques imprégné d’élans métalliques. Bref, Crowne c’est un patchwork aux couleurs d’Art Nation, de Dynazty, de H.E.A.T., d’Europe et des Poodles. Tout au long de ces onze titres, l’auditeur de culture hard mélo reconnaîtra forcément quelques-unes de ces connaissances au gré d’une ambiance, d’un riff ou d’une mélodie.

Ces dernières, ce coup-ci, n’atteignent malheureusement pas les sommets d’antan. Malgré le talent reconnu d’Alexander Strandell pour transformer un thème en hymne, la touche replay risque cette fois de montrer peu de traces d’usure, notamment sur la dernière partie de l’opus. Aussi gênante que cette baisse d’attractivité mélodique, c’est une chagrinante impression de répétitivité qui s’installe au fil des écoutes. A cela pourrait même s’ajouter une certaine lassitude à entendre le frontman monter incessamment dans des aigus qui finissent par crisper.

Tout l’album ne mérite pas ce regard peu approbateur. Quelques hymnes tirent leur épingle du jeu, notamment le morceau éponyme d’une festivité particulièrement aguicheuse, et l’épique 'Eye Of The Oracle' qui fait montre d’une élégance mélodieuse irrésistible. Mais ces quelques réussites font peu le poids face à l’éclat d’antan altéré de trop nombreuses compositions. Elles s’écoutent agréablement, mais ne parviennent pas à rester en mémoire, tels 'Warlords Of The North', pourtant écrit avec Biff Byford (Saxon), qui sonne comme un hymne guerrier peu galvanisant, et la ballade 'Goodbye' qui bat des records d’insipidité.

Crowne nous offre avec ce "Wonderland" un opus qui s’avère finalement routinier. En ne sortant pas de leur zone de confort, les Suédois donnent l’impression de tourner en rond en plagiant leurs idées passées. Leur imagination mélodique s’effilochant au fil des titres, ils ne parviennent pas à tenir la distance sur cette troisième œuvre.

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