Nous sommes en 2007 après Jésus-Christ. Toute la Gaulle progressive est occupée par les Normands… Toute ? Non ! Un webzine peuplé d’irréductibles gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur. Et la vie n’est pas facile pour les garnisons normandes des groupes retranchés de Pain of Salvation, The Flower Kings, A.C.T et Opeth… En ces riches heures progressives, seuls quelques groupes en provenance de Bretagne et surtout d’une lointaine contrée par-delà la Grande Mer ont droit de citer dans le business progressif, contrairement à ceux de Rome totalement dépassés.
Néanmoins, il subsiste toujours quelques hordes sauvages de Goths et ses divers clans tels que les Visigoths, les Ostrogoths… qui effrayent nos concitoyens ! Dernière fratrie recensée de barbares de ce type : Invisigoth arrive sur notre territoire avec un crédo tout en finesse qui hume bon la poésie ; « Alcoholocaust ».
Ce dernier - comme pour justifier nos craintes - débute par un « Strip Search » au rythme heavy et au refrain conventionnel avec un riff syncopé invariable tout au long du titre rendant l’ensemble assez lassant. Cependant, cette entrée en matière ne représente en rien le rendu d’ensemble de cet album, en effet, ses successeurs « Ancient » et « Talitha Cumi » nous font bien revenir au temps de la Gaulle et de la Rome Antique mais géographiquement en Egypte… Un voyage dans le temps pas désagréable qui musicalement rappellera immanquablement celui proposé par Arjen Lucassen dans son double album « Flight Of The Migrator »…
La référence est lancée et elle ne nous quittera plus tout du long de ce « Alcoholocaust ». En effet, Invisigoth lorgne incontestablement du côté de Ayreon avec toutefois un bémol de taille… Il manque ce petit quelque chose qui fait le succès du concept Ayreon... Probablement, la diversité et la richesse tant au niveau rythme musical que vocal. En effet, même si les lignes de chant de Viggo Domino sont très proches de celles d’un Damian Wilson, il manque notamment les chants féminins enchanteurs qui sont un des charmes d’Ayreon. Outre cette sensation de monotonie qui s’installe insidieusement, d’autres défauts sont rédhibitoires comme ce désagréable son de batterie qui sonne terriblement boîte à rythme…
Pour faire relativement court et avant que le ciel ne nous tombe sur la tête, Invisigoth nous propose ainsi une version allégée et moins inspirée des opéras métal auxquels Ayreon a donné ses lettres de noblesse ! Toutefois, si le talent d’Invisigoth ne recueillera pas les lauriers de César, il n’est heureusement pas comparable à celui innommable du barde d’un village de Gaulois situé en Armorique…
A noter que le titre qui clôt cet album est une reprise assez personnelle du titre « No Quater » de Led Zeppelin…