Myselfson est un duo parisien composé de Jarl Myselfson et Frank Nordag, définissant sa musique comme de l'électro-rock-indus, et dont les influences revendiquées vont de Depeche Mode à Nine Inch Nails. "Resistance", leur deuxième album, convie également des accents gothiques et une connexion avec la synth-pop, représentée notamment par le "gang poitevin" de Waiting for Words donc un titre est ici repris ('By You Side') tandis qu'un remix ('Every Night is a Fight') est proposé par un des membres du groupe.
Après un 'Prélude' tout en douceur aux accents de Yann Tiersen, la machine à danser nous propose une version club aux accents techno d'un titre ('Rain & Pain') du premier album, morceau dont on pourra préfèrer la version étendue présente en fin d'album. Impossible toutefois de rester les deux pieds collés au sol avec cette entame, d'autant que la plage titre ('Resistance') enfonce le clou dans la foulée, avec cette fois une mélodie et des arrangements hypnotisants, le chant empruntant au passage quelques éléments au français !
Et si Depeche Mode ou même les Pet Shop Boys ne sont jamais très loin, l'ambiance est souvent sombre, ce que confirment 'Every Night is a Fight' et plus encore 'Das ist Unsere Welt' (chant en allemand inclus bien entendu), dont le refrain peut rappeler celui de 'Un Homme Pressé' (Noir Désir), ce morceau synthétisant à merveille toutes les influences mentionnées en début de chronique. Pourtant, Myselfson nous délivre également des titres beaucoup plus mainstream, aux mélodies charmantes comme 'To Love Again', mais plus encore le superbe 'Home Sweet Home', emprunté au compositeur anglais du 19è siècle Henry Bishop. Et que dire de 'Freeman' qui conclut l'album ? Voyage complètement expérimental avec un travail extraordinaire sur les sonorités qui nous emmène quelque part aux abords du bush australien ? Ou bien hypnose complète des sens ? Chacun se fera son opinion sur ce titre magnifique bien décalé du reste de l'album mais en définitive complètement indispensable.
Sans être un expert du genre, l'auditeur se retrouve rapidement happé dans l'univers de Myselfson, et ne peut qu'être admiratif du travail réalisé sur les sonorités et l'harmonie entre les différentes sources sonores, qu'elles soient électroniques ou moins virtuelles. Il faut certes un peu de temps pour intégrer l'ensemble d'un album très long (74 minutes), mais une fois les dernières notes de 'Freeman' égrenées, l'envie de revenir au début de la première plage est bien présente. Mission accomplie.