Même s’il est un artiste blues depuis un sacré paquet d’années et qu’il écume les scènes du monde entier avec sa Stratocaster, Brad "Guitar" Wilson est surtout connu pour avoir composé des titres pour le cinéma, notamment le fameux ‘Teaser’ pour le film "Vampires" de John Carpenter. Il n’hésite d’ailleurs pas à l’inclure dans la tracklist de son nouvel album, "The Californian". Le problème, c’est que ce vieux morceau de 1998 est de loin le meilleur des quatorze titres proposés, qui oscillent entre reprises convenues et compositions originales sans grande personnalité.
Dès l'ouverture avec 'It Hurts Me Too', Wilson s'engage dans un exercice de style blues qui sent bon le déjà entendu. Certes, un album de blues reste un album de blues, et ce style n’est pas propice à l’originalité. Mais le jeu de guitare de Brad "Guitar" Wilson est d’un tel classicisme que cette reprise de Tampa Red, ressassée jusqu'à l'écœurement par tous les guitaristes blues de la planète depuis Elmore James jusqu'à Eric Clapton, n'apporte strictement rien de nouveau. C'est malheureusement le cas de toutes les reprises présentes sur l’album, de 'Dead Flowers' des Rolling Stones, jusqu’à 'Summertime Blues' d'Eddie Cochran. Même lorsque le guitariste flirte avec la surf music sur la reprise instrumentale de 'Love And Peace' d'Arthur Adams, le résultat évoque davantage une musique d'ascenseur qu'une véritable proposition artistique.
Les compositions originales, quant à elles, ne relèvent pas davantage le niveau. Si 'Lightning In A Bottle' affiche une certaine décontraction californienne et que 'Say You Wanna Dance' possède un groove dansant plutôt réussi, la plupart des titres signés Wilson manquent cruellement d'inspiration, à l’instar de 'HeartBreaker', qui s'étire en longueur sans jamais décoller, ou encore de 'I Work Alone', blues mou et prévisible qui endort plus qu'il n'émeut.
Malgré la présence de musiciens chevronnés comme Tony Braungel à la batterie, "The Californian" manque cruellement de caractère et de personnalité. Brad "Guitar" Wilson se contente d'un jeu de guitare bien trop sage pour provoquer la moindre étincelle entre les oreilles de l’amateur de blues. Entre reprises inutiles et compositions fades, cet album peut s'écouter sans déplaisir en musique d’ambiance, mais s'oublie tout aussi facilement.