MAMMOTH WVH: The End (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Fini le suffixe "WVH", Wolfgang Van Halen a enfin récupéré les droits d'utiliser le nom Mammoth, celui du premier groupe de son père. Derrière ce détail juridique se cache le symbole d’une nouvelle étape de son émancipation en tant qu’artiste en pleine possession de ses moyens, et de plus en plus libéré des comparaisons avec Eddie. Ce nouvel album "The End" porte donc plutôt bien son titre, et le songwriting s’en ressent clairement. Plus organique, plus spontané, ce troisième opus marque une nouvelle étape vers la liberté artistique que Wolfgang revendique haut et fort depuis son premier album.

Même si ses influences majeures sont toujours présentes (Queens of the Stone Age, Foo Fighters, Tremonti, Alter Bridge), l'identité musicale de Mammoth s'affirme désormais avec une élégance qui force le respect, entre classicisme et modernité. D’ailleurs, dès 'One Of A Kind', l'évidence s'impose : le groove s'affine, les solos de guitare sont de plus en plus efficaces et surtout, Wolfgang Van Halen confirme son talent pour composer des titres aux riffs et aux refrains particulièrement accrocheurs.

Avec son clin d’œil un poil taquin à Van Halen (et son super clip réalisé par Robert Rodriguez), le morceau-titre (‘The End’) est emblématique de ce savoir-faire indéniable et de ce goût immodéré pour un hard rock puissant qui marie subtilement spontanéité et précision technique. C’est notable sur les titres les plus heavy ('The Spell', 'Selfish'), comme sur ceux qui rendent hommage au grunge des années 1990 (‘Happy’, ‘All In Good Time’). Ces derniers permettent à Wolfgang de laisser place à l’émotion et à la nostalgie qui restent les fondements de sa musique et imprègnent beaucoup de ses mélodies.

Comme à son habitude, Wolfgang Van Halen a enregistré tous les instruments et toutes les voix. Et cette fois-ci, il s’est même risqué à enregistrer tous les titres live, en studio, à l’ancienne, ce qui confère à "The End" une énergie toute particulière, mais aussi une urgence et une authenticité qui font de cet album un pur moment de plaisir régressif pour tous ceux qui ont connu l’époque où les artistes ne passaient pas trois ans sur Pro Tools avant de sortir un album.

Avec "The End", Mammoth s’affirme encore un peu plus comme un électron libre sur la scène hard rock internationale. Impossible de ne pas tomber sous le charme de sa sincérité artistique et de la fraicheur de son talent. Un talent qui s’exprime encore une fois sur cet album chaudement recommandé à tous les amateurs de hard rock classieux.

MAMMOTH WVH

THE END

BMG

HARD ROCK