A peine un an après la sortie du premier album éponyme, les suédois vont-ils confirmer les espoirs placés en eux par la critique avec leur nouvelle production « Crimson Skies » ?
Et comme pour répondre aux attentes des plus fervents fans, l’introductif « Shapshifter » ouvre le bal de la plus belle des manières avec son riff heavy mélodique entraînant et ses refrains très typées AOR entêtants à souhait. S’envient un « Shadowland » dans la droite lignée des nombreuses productions heavy mélodique à tendance progressive dont regorge le catalogue Metal Haven ou Mtm music… « And then Rain » continue sur cette lancée sans vraiment aucune originalité notable ce qui rend l’opus un tantinet longuet dès le troisième titre !
Voilà, en résumé, une première impression rapide ressentie à l’écoute de ce « Crimson Skies »… Sorti de 2 ou 3 exceptions, le deuxième opus des suédois tourne en rond. Et si quelques riffs pris dans leur individualité peuvent nous sortir de notre léthargie, leur enchaînement amène une terrible sensation de monotonie…
Les lignes de chant de Mike Andersson (Planet Alliance…) frisent souvent le convenu voire tombent carrément dans le cliché rendant l’ensemble pas forcément appréciable à sa juste valeur ! Faute en est d’un chant très marqué AOR sur les refrains… Pour couronner le tout, nous avons droit à des introductions où l’on se retrouve parachuté au bon vieux temps du hard Fm avec ses aspects surannés voire kitchs assez rédhibitoires (« Psychic imbalance ») même si des accélérations heavy mélodique avec des claviers démonstratifs flirtant avec le heavy symphonique nous empêchent de zapper sans vergogne…
Non, définitivement dans ce type d’opus, à défaut de prise de risque, les compos se doivent impérativement d’être rythmées pour cacher le manque évident de créativité (les très stéréotypés et sans intérêt « 1.000 Souls » ou « Someone Else »)… Et c’est vraiment dommage car - à défaut de génie - « Crimson Skies » comporte un ou deux titres de haute facture aux riffs vraiment emballants et les refrains catchy qui vont de pair comme sur « Demon Tears » ou encore « Take The Blame » voire « Will We Remain »…
Au final, rien de bien mauvais mais rien de bien emballant non plus ! Il manque le petit plus, le petit quelque chose qui permettrait de faire passer cet album d’énième illustre album noyé dans la masse des sorties mensuelles à un album qui pourrait attirer ne serait-ce que l’attention de quelques auditeurs avides de heavy mélodique ! J’exagère… Ces derniers trouveront un intérêt évident dans cet album : très certainement les riffs et breaks heavy de très belles factures et justifiant la haute tenue technique des débats. Mais les éternels insatisfaits que nous sommes ne pourront passer outre cette sensation de redite évidente qui caractérise ce « Crimson Skies »…