ROBERT JON & THE WRECK: Heartbreaks & Last Goodbyes (ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Mais à quoi tournent-ils ? Au même titre que leur mentor, Joe Bonamassa, la question peut se poser tant Robert Jon & The Wreck enchaînent les parutions discographiques à un rythme effréné. Il n’aura encore pas fallu une année complète pour que ce "Heartbreaks & Goodbyes" prenne la suite d’un "Red Moon Rising" qui avait lui-même confirmé le niveau d’excellence de ses prédécesseurs. Produit par Dave Cobb (Chris Stapleton, Greta Van Fleet, Rival Son, Whiskey Myers, Europe, etc.), ce nouvel opus confirme Jake Abernathie derrière les claviers, ce qui n’est pas sans avoir son importance.

Le rôle du claviériste est d’une grande valeur ajoutée. Il apporte un parfait équilibre avec le chant nuancé et imparable de Robert Jon Burrison, et avec les guitares d’un Henry James Schneekluth toujours aussi éblouissant. C’est ainsi qu’il ouvre les réjouissances sous la forme d’un orgue au gros son sur l’énergique et survolé ‘Sittin’ Pretty’. Il est incontournable sur chaque pièce, modulant ses approches, telles ces nappes tissant un fond ensoleillé avec ses brumes de chaleur (‘I Wanna Give It’), ou ce piano délicat renforçant la mélancolie d’un ‘Heartbreak & Last Goodbye’ touchant.

Comme à leur habitude, les Californiens varient les approches, même s’ils se concentrent un peu plus sur leurs origines southern, rappelant les légendes du genre que sont Lynyrd Skynyrd (l’émouvante ballade ‘Ashes In The Snow’) ou Molly Hatchet (‘le groovy ‘Dark Angel’ et ses harmonies de guitares typiques). Mais ce qui fait la richesse d’un album de Robert Jon & The Wreck, c’est la multitude d’influences qui l’habitent. Coécrit avec John Oates, le rock nerveux de ‘Long Gone’ se révèle syncopé et doté d’une structure à tiroirs captivante. Le bien nommé ‘Highway’ est un véritable hymne à la route et à la liberté, alors que ‘Keep Myself Clean’ fait office de feu d’artifice final dans une luminosité crépusculaire.

Une nouvelle fois, le quintet dégaine une œuvre sans faille et aux multiples reflets. Le soleil du Sud des Etats-Unis se niche au cœur de chaque note mais nuance son intensité selon les titres, parfois festifs, parfois mélancoliques mais toujours brillants. Alors que ses compères de Whiskey Myers et Blackberry Smoke préfèrent adopter un rythme de parutions discographiques plus tranquille, la formation californienne occupe le terrain sans pour autant sacrifier la qualité à la quantité, ce qui la rend encore plus attachante. Voici donc une nouvelle galette à ne pas manquer, pour peu que vous soyez en demande de vibrations positives et d’émotions sincères et authentiques.

ROBERT JON & THE WRECK

HEARTBREAKS & LAST GOODBYES

JOURNEYMAN RECORDS

ROCK