MICHAEL SCHENKER GROUP (MSG): Don't Sell Your Soul (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Michael Schenker a eu 70 ans en janvier, et la légende allemande semble en avoir cure. A peine l’aficionado de l’homme à la Flying V s’est-il remis de la sortie l’an passé de son album de reprises des standards d’UFO, qu’il a le plaisir de le voir déjà revenir aux affaires sous la bannière de son fameux MSG. Trois ans après un "Universal" des plus réussis, le Schenk récidive avec un "Don’t Sell Your Soul" qui met l’eau à la bouche des adeptes du guitariste.

Selon la production, ce nouvel opus fait partie d’une trilogie entamée avec le "My Years With UFO" de l’année dernière, et fera donc l’objet d’une suite dont la forme reste à déterminer. Cependant, on peut d’ores et déjà avancer qu’à l’écoute de la production 2025, le lien conceptuel entre ces deux premières œuvres ne saute pas aux oreilles tant la ressemblance entre les nouveaux titres et ceux concoctés par l’OVNI allemand s’avère purement anecdotique. Le concept de ce triptyque sera peut-être révélé à la sortie du troisième volet.

A l’instar de "Universal", le guitare héro a convié plusieurs chanteurs à la fête. Le Suédois Erik Grönwall (ex-H.E.A.T./Skid Row) se charge de cinq des morceaux, et laisse à Robin McAuley (ex-Grand Prix/MSG), Michael Voss (ex-Mad Max) et Dimitri Liapakis (Mystic Prophecy) l'autre moitié de la galette. C'est sur ce sujet des vocalises que survient la première déception, et c’est une surprise car le Scandinave positionné en tête d'affiche nous avait habitué à des performances plus calibrées. Son chant manque ici réellement de personnalité et ne parvient pas à impacter l’auditoire. Avancer qu’il est terne serait peut-être un tantinet sévère, mais en tous cas il laisse une désagréable impression de fadeur. Le reste des frontmen ne démontrant pas une performance bien plus remarquable, l'auditeur ne ressentira ici que frustration.

Voilà qui ne rend guère service à des compositions qui en auraient pourtant bien besoin. Car c’est en effet bien là que, malheureusement, le second bât blesse. En effet, entre le manque de relief de nombreux refrains, le côté prévisible de moult structures, et la production poussiéreuse de l’ouvrage, il y a bien peu à quoi se raccrocher. Le titre éponyme ouvrant l’opus émerge de la masse par sa mélodie porteuse, mais il faut attendre la fin de l’ouvrage avec 'It’s You' et 'Flesh And Bone' pour que le miracle se renouvelle. Le reste de l’œuvre navigue de passages agréables mais peu marquants ('Danger Zone', 'I Can’t Stand Waiting' et 'Sign Of The Times') en mouvements maints fois rabâchés ('Eye Of The Storm' et 'Surrender'), voire insipides ('The Chosen', 'Sixstring Shotgun' et 'Janey The Fox' qui semble inachevé tant sa conclusion est abrupte).

Ce deuxième volet de la trilogie annoncée est une déception. Michael Shencker reste toutefois un sacré manieur de manche, et il n’a rien perdu de sa superbe. Mais ses soli demeurent le quasi seul attrait de ce "Don’t Sell Your Soul". Ils éclatent à la surface, telles des bulles d'oxygène remontant des profondeurs. Malgré ce désappointement, le rendez-vous est pris pour le bouquet final. Nous n’attendons pas qu’il soit à la hauteur du premier tome, UFO est inatteignable, mais nous espérons qu’il rattrapera au moins le faux pas commis cette année.

MICHAEL SCHENKER GROUP (MSG)

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