STAN BUSH: Born For Battle (A.O.R.) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Voilà cinq ans que nous n’avions pas entendu parler de Stan Bush. La dernière fois où nous avions croisé le Floridien c’était à l’occasion de la sortie de "Dare To Dream", album on ne peut plus consensuel de hard FM. Le chanteur, auteur-compositeur et musicien américain présente aujourd’hui à 72 ans son douzième opus solo. Avec quatre décennies de carrière au compteur, ce spécialiste des B.O. de films, par nature empathique et positif, semble vouloir composer ad infinitum des chansons qui mettent du baume au cœur. Ce "Born For Battle" laisse en tous cas présager que le feu intérieur de ce vétéran d’Orlando n’est pas en passe de s’éteindre.

A grands renforts de claviers enjôleurs, d’harmonies guitare/voix charmeuses et de refrains émoustillants branchés sur les 1980’s, l’artiste nous convie à une fête synesthésique et cinématique. Nous y côtoyons notamment Survivor, Harem Scarem et Rick Springfield. Le tout est catchy et easy listening au possible, et la voix chaude, encore puissante et gorgée d’émotion de Stan Bush rassérène l’auditoire. Ce septuagénaire qui n’a jamais cherché à réinventer le hard rock mélodique ne va pas bouleverser ici ses habitudes, mais il émane de cet homme une telle sincérité dans son approche professionnelle, qu’il ne peut qu’emporter l’adhésion du public.

Toutefois, tout n’est pas gastronomique dans ce menu de onze plats. En effet, autant notre palais est caressé par de belles saveurs sur la première partie du service, autant la suite laisse souvent un goût moins exquis dans la bouche. La faute en revient en premier lieu à trois titres ratés, l’un plutôt mièvre ('There’s A Light'), l’autre digne d’une radio américaine de variétés ('Freedom'), et le dernier apprêté de synthés totalement désuets ('No Surrender'). La seconde raison de cette section plus faible est l’absence préjudiciable de tubes. Elle ouvre la porte à des morceaux s’écoutant d’une oreille pour nous échapper par l’autre au bout de deux ou trois écoutes. Heureusement, les premières plages du disque offrent du nanan aux amateurs d’AOR avec notamment un marquant 'Heart Of A Lion', d’où s’échappent des relents de 'Eye Of The Tiger' (Survivor), un très Harem Scarem 'Stand Or Fall', et le trio 'The Sound Of Victory'/'Runnin’ The Gauntlet'/'Prisoner Of The Heart' qui trouverait aisément sa place dans un hypothétique nouveau "Rocky".

Lorsqu'un artiste construit sa réputation exclusivement sur son savoir-faire pour les mélodies, il faut que son don pour celles-ci soit à son apogée pour que son album transporte du début à la fin. Stan Bush n’y est pas parvenu avec ce "Born For Battle" qui n’atteint pas les sommets où dominent "Dream The Dream" et "The Ultimate", ses œuvres marquantes. Mais cette nouvelle livraison mérite tout de même sa chance, et son auteur les félicitations du jury pour sa persévérance.

STAN BUSH

BORN FOR BATTLE

AUTOPRODUCTION

A.O.R.