AVATAR: Don't Go In The Forest (METAL INDUSTRIEL) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Comment avez-vous prévu de célébrer Halloween 2025 ? En extorquant des bonbons à vos voisins sous la menace de sorts chimériques ? En regardant en amoureux la série de films initiée par John Carpenter ? Ou en faisant la sourde oreille aux coups frappés à votre porte par des fantômes et de citrouilles mobiles pour vous plonger dans un album de musique ? Si la dernière proposition vous convient le mieux, Avatar a pensé à vous en publiant en cette fête de Samain son dixième album. On ne sait jamais vraiment sur quel pied danser avec ces Suédois. "Dance Devil Dance" avait corrigé le tir après un "Hunter Gahterer" qui manquait cruellement d'inspiration mais le groupe mené par son clown sinistre n'est jamais à l'abri d'une rechute...

Bonne nouvelle, les frissons de l'angoisse cédent ici la place à des frissons de plaisir. Le concept de "Don't Go In The Forest' est sans surprise inspiré des films d'horreur ou fantastiques qui stimulent l'imagination. Cette forêt, elle est au fond de nous et croyez-moi, il s'y passe encore des choses pas forcément racontables ('Dead And Gone And Back Again' nous place directement dans la tête du tueur). Avatar nous invite à ne pas nous détourner et à plonger au plus profond de notre subconscient, explorant nos peurs pour mieux trouver leur résolution. 'Tonight We Must Be The Warriors' s'ouvre comme un hymne folk avec flûte et chœurs avant que les guitares ne fassent parler la poudre. Une introduction qui conjure tradition et modernité metal et qui conduit tout droit au cœur du sujet. En un titre, Avatar prouve que lorsque les voyants de la créativité sont au vert, il peut nous conduire très loin. 'In The Airwaves', 'Take This Heart And Burn It', 'Death And Glitz' créent un mur de son metal massif, avec une verve chaotique et infernale dans son expression la plus jouissive tout en sachant se montrer imprévisible, se jouant des rythmes et des genres.

Johannes Eckerstrom est véritablement un vocaliste hors pair. Si la qualité de ses growls est depuis longtemps établie et reste toujours aussi efficace, en revanche, sa voix est capable de tétaniser en chant clair comme sur le viking 'Captain Goat'. Preuve de cet esprit d'ouverture 'Don't Go In The Forest' et 'Howling At The Waves' sont des réussites pop-rock qui mériteraient d’être diffusées par les radios, la première avec son refrain entêtant, la seconde avec son esprit mélancolique mais revitalisant. L'album ne faiblit jamais et ne connaît aucun temps mort. 'Dead And Gone And Back Again', entre symphonique et ténèbres et l'ultime titre, l'ambitieux et labyrinthique 'Lantern Magic' permettent de conclure sur la note la plus éblouissante.

Avatar retrouve son audace et son imagination débridée, un esprit qu'il partage avec son compatriote A.C.T. "Don't Go In The Forest" réalise un sans-faute, porté par son solide concept et une musique aventureuse qui ouvre de nouvelles passerelles tout en ne mettant jamais en péril son identité. L'injonction du titre de l'album n'a aucun effet sur l'auditeur, qui se perd avec plaisir dans le sous-bois par une nuit sans lune. Alors pour Halloween, un Avatar ou un sort ?

AVATAR

DON'T GO IN THE FOREST

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