Originaire du Kentucky, le jeune groupe Pownd risque de faire parler de lui très rapidement dans les sphères métalliques avec son deuxième album « Circle of Power ». Bien que signé sur le label bien connu des amateurs de rock et métal progressif, Nightmare (Beyond Twilight, Cloudscape pour ne citer qu’eux), Pownd ne fait pas dans ce style, et c’est plutôt du côté du métal old school des décennies 70 et 80 qu’il faut chercher les ressemblances musicales avec le combo américain. Bien que la musique de Pownd nous rappelle bon nombre de choses déjà entendues, le groupe arrive à avoir une certaine originalité, tout du moins dans l’art de faire cohabiter ses influences parfois assez disjointes.
En onze morceaux relativement courts (à part le titre « Never Means Forever » de sept minutes), la musique de Pownd se décline à travers des riffs bien gras et une section rythmique impressionnante (écoutez l’intro de « Blind » pour vous en convaincre). A ce titre, le travail du bassiste Steve Watts est phénoménal.
Les qualités de cet album résident dans le fin mélange entre des riffs métal (« Still I Bleed », « Changes »…), des ponts instrumentaux et solos réussis (« Changes », « Ellie ») et des refrains assez mélodiques, grâce notamment à une bonne maîtrise des chœurs, un peu à la manière des texans de King’s X et Galactic Cowboys (« Still I Bleed », « Never Means Forever ») .
L’atmosphère est assez lourde sans être pesante ou malsaine et les similitudes de ce point de vue avec le groupe de rock progressif Dead Soul Tribe sont notables. Du reste, les intonations de voix de Michael Duncan font souvent penser à celles du chanteur du groupe susnommé ( et du regretté Psychotic Waltz), Devon Graves.
Mais si les musiciens exécutent un travail sans faille, le point faible du disque se trouve être le chant. Ce même chant qui possède certaines qualités mélodiques très originales dans plusieurs morceaux (« Place in The Sun » par exemple) en apaisant l’incandescence générale de la musique, peut à la longue, et dans quelques titres, être un peu indigeste. Michael Duncan possède un spectre vocal assez large mais lorsqu'il monte trop dans les aigus cela devient presque insupportable et à la limite de la justesse ( « Never Means Forever » ou « Ellie »). Et ce n’est pas le mixage de la voix qui va arranger les choses, malheureusement.
Pour un premier véritable album, l’optimisme est de rigueur. Le plaisir d’écouter une musique aussi puissante et énergique est grand car Pownd réussit le délicat mariage de plusieurs styles : stoner ( Spiritual Beggars, BLS), métal 70’s (Black Sabbath) ou 80’s (Iron Maiden , plus particulièrement sur le dernier titre « Swatting Flies ») et harmonies de chant assez mélodiques ( King’s X, Galactic Cowboys). On attend avec impatience l’exécution live de Circle of Power (à commencer par le tellurique « Changes »), qui devrait laisser des traces dans les mémoires. Ca va chauffer dans les fosses !
Pour info, Pownd participe à la bande originale du film d’horreur de Jacob Ennis, « Stash ». Une autre manière de faire parler de ce groupe bien prometteur.