Poetic Justic est le 1er album des américains de Tragik, groupe fondé par le chanteur et guitariste Phil Vincent qui mène depuis quelques années une carrière solo assez discrète mais bien fournie. Poetic Justic est sorti initialement en 2003 en autoproduction. Il se voit réédité cette année et bénéficie d’une distribution plus large qu’à l’époque de sa sortie.
Musicalement, le groupe évolue dans un hard rock mélodique classique avec des touches d’AOR, entre Europe et Journey et quelques passages évoquant parfois Gotthard ou Dokken. Et force est de reconnaître que même si Tragik n’invente rien - on est ici en terrain musical maintes fois visité - il présente une musique entraînante et de qualité, à l’image du premier titre « Show the world », véritable tube en puissance. De plus il se dégage une ambiance assez seventies au niveau des guitares qui ajoute beaucoup aux titres. On pensera à la semi ballade, « Never Stand Alone » particulièrement réussie ou à « Who will be there » et sa guitare acoustique. On insistera donc sur le travail de qualité des musiciens dont Phil Vincent bien sur qui se montre excellent au chant tout comme sur les parties de claviers, ou Damien D’Ercole à la guitare, qui place des soli toujours incisifs. « Test of faith » est le parfait exemple de ce mariage réussi.
L’album a par contre quelques défauts que l’on retrouve trop souvent ces derniers temps chez beaucoup d’autres formations évoluant dans le même monde. Il est d’une part bien trop long et d’autre part contient un peu trop de titres évidents particulièrement en milieu de disque ce qui affaiblit un ensemble de qualité. Cette volonté de remplissage est vraiment dommageable.
Heureusement, la fin de l’album permet de relever le niveau et de capter l’attention de l’auditeur avec un « Welcome to the real world » presque pop, un « Shadow in the night » avec son riff d’entrée imparable ou la ballade « Jessica », toute en retenue avec un chant proche de la perfection.
Tragik nous propose donc un bon album si l’on oublie les 5-6 titres un peu faiblards. Réduit à 45 minutes, ce Poetic Justice aurait été un sans faute. Les amateurs de hard rock mélodique y trouveront en tous les cas largement leur compte. Si le groupe arrive à se restreindre et à ne donner que le meilleur de lui-même, on tient sans doute une valeur sure du genre dans les années à venir.