ARTISTE:

GIANT'S KNIFE

(ETATS UNIS)
TITRE:

AT THE END OF ALL THINGS

(2025)
LABEL:

AUTOPRODUCTION

GENRE:

METAL PROGRESSIF

TAGS:
""At the End of All Things" n’est peut-être pas la révolution du metal prog mais il est ce que beaucoup d’albums ne sont plus : honnête, viscéral, et intensément humain."
RHUM1 (26.12.2025)  
4/5
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Il y a des albums qui ne s’imposent pas par fracas, mais par présence. "At the End of All Things" -deuxième long format de Giant’s Knife fait partie de ceux-là : pas besoin de grandiloquence, pas besoin de gimmicks tapageurs. Le quintette du Minnesota taille dans la masse avec la précision d’un artisan et la sensibilité d’un conteur. Quatre ans après "Oracle", le groupe s’éloigne du tout-instrumental pour embrasser pleinement la voix humaine et signe un disque d’une maturité étonnante.

Un virage maîtrisé

Leur premier album "Oracle" avait fait figure de promesse : un metal instrumental léché, entre Textures, Chimp Spanner et Intervals, où riffs syncopés et nappes atmosphériques se répondaient dans une élégance toute mathématique.
Mais là où beaucoup de formations du genre s’enlisent dans la démonstration, Giant’s Knife a compris qu’il fallait raconter quelque chose. "At the End of All Things" marque ce basculement : l’arrivée de voix (claires et saturées) ne s’inspire pas forcément d’une mode, elle donne une chair à cette musique jusque là purement architecturale.
Le résultat évoque autant The Contortionist période "Clairvoyant" que TesseracT, avec une touche dramatique rappelant Cult of Luna ou Leprous. C’est dense et contemplatif sans jamais être stérile ou mou..

Un son à la fois massif et limpide

Dès 'Wayfarer', l’intro installe un horizon lointain : guitares aériennes, reverb’ à perte de vue, batterie qui pulse comme un cœur lointain. Puis vient ‘Beyond the Reach of Comets’, morceau-clé : la frappe est sèche, le groove tranchant, mais tout respire. Le chant clair, presque fragile, vient s’opposer à la tension des guitares djent. On pense à Monuments pour la puissance, à Soen pour la sensibilité.
Sur 'Godfall', les musiciens s’autorisent un vrai moment d’ombre : le riff central, écrasant, fait vibrer les côtes, tandis que la voix gutturale surgit comme une déchirure. Pourtant, la production – limpide, naturelle – garde la musique humaine. Chaque instrument trouve son espace : la basse ondule plutôt que de suivre aveuglément la guitare, et la batterie respire, évitant le piège du déclencheur mécanique.
Les interludes ‘Loading..’. et ‘Null’ prolongent l’expérience comme un rêve éveillé : le groupe ose le silence, les textures ambient, presque cinématiques. On y retrouve cette science du contraste que Devin Townsend ou Sleep Token manient si bien : le calme n’existe que parce que la tempête l’a précédé.

Des thèmes existentiels et cosmiques

Le titre est explicite : "At the End of All Things" parle de fin, mais surtout de ce qu’il reste après. Les textes évoquent la fuite, la recherche d’un sanctuaire, la perte de repères dans un univers en ruine.
Somewhere beyond the reach of comets, there’s got to be sanctuary…”, ces mots résument tout l’album : une quête spirituelle au milieu du chaos. Là où beaucoup de disques du genre se contentent de métaphores apocalyptiques, Giant’s Knife touche à quelque chose de plus intime : la fragilité face à l’inconnu.
On sent une cohérence dans la narration : chaque titre semble prolonger le précédent, jusqu’à l’ultime 'Null', qui referme le cycle sur un souffle apaisé. Ce n’est pas un hasard si l’album se savoure mieux d’une traite : il fonctionne comme un voyage initiatique, plus proche d’un concept-album discret que d’une simple collection de morceaux.

Les forces et les limites

Ce qui impressionne, c’est la maturité du groupe. Là où certains cherchent à briller par la complexité, Giant’s Knife sait quand lever le pied. La dynamique, la respiration, la gestion de la tension : tout est pensé.
Mais tout n’est pas parfait : quelques morceaux, notamment 'Destined Death', s’appuient sur des structures un peu convenues. Le groupe peine encore parfois à transcender les codes djent (syncopes et chugs typiques). On aimerait, à l’avenir, que le groupe ose davantage la dissonance, la rupture.
Pour autant, ces petites failles n’entament pas la cohérence d’ensemble : "At the End of All Things" est une œuvre sincère, à hauteur d’homme. Ce n’est pas un album pour impressionner, c’est un album pour ressentir.

Bilan

À l’heure où le metal progressif cherche souvent à se réinventer en forçant la sophistication, Giant’s Knife rappelle que l’émotion reste la clé. Sans label, sans marketing tapageur, le groupe signe une pièce d’une profondeur rare. "At the End of All Things" n’est peut-être pas la révolution du genre mais il est ce que beaucoup d’albums ne sont plus : honnête, viscéral, et intensément humain.


Plus d'information sur https://giantsknife.com





LISTE DES PISTES:
01. Wayfarer
02. Beyond The Reach Of Comets
03. Molten Core
04. Godfall
05. Loading...
06. Where Souls Lie Still
07. Destined Death
08. Null

FORMATION:
Austin: Guitares / Claviers
Kyle: Chant / Guitares
Rylan: Chant / Basse
Tony: Batterie
Will: Guitares
   
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