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"Les quatre virtuoses de BEAT revisitent le répertoire du King Crimson des années 1980. Une relecture brillante et intense."
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4/5
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Avouons-le : rares sont les projets qui parviennent à conjuguer révérence et audace sans tomber dans le pastiche. BEAT réussit ce tour de force sur "Neon Heat Disease: Live In Los Angeles", offrant une relecture passionnée de la trilogie du King Crimson des années 1980 ("Discipline ", "Beat", "Three of a Perfect Pair"). Et on est vraiment très loin d'un simple tribute. En donnant sa bénédiction à Andrew Belew et Tony Levin pour engager Steve Vai et Danny Carey pour le remplacer, lui et Bill Bruford, Robert Fripp savait très bien ce qu’il faisait. Et force est de constater que la rencontre de ces quatre univers musicaux confère une nouvelle énergie à des morceaux qui, en leur temps, avaient déjà forgé un langage musical unique, et perdu bon nombre d’admirateurs du King Crimson progressif des années 1970.
Ici, tout respire l'urgence et la ferveur, sans céder à la nostalgie convenue. Le choix du répertoire relance le défi posé par le King Crimson de l'ère Belew/Fripp/Levin/Bruford, à savoir jouer une musique nourrie d’influences multiples et de fulgurances géniales, menées par un groove très souvent improbable. A ce titre, les plages instrumentales, de ‘Frame by Frame’ à ‘The Sheltering Sky’, sont d’une telle maîtrise qu’elles donnent le vertige.
Steve Vai ne singe jamais le jeu de Fripp. Il l’incarne véritablement, tout en laissant libre cours à son style, sa technique et son toucher uniques. Loin d’en trahir l'esprit, il s’en approprie les codes, en insufflant au répertoire un esprit funky et une chaleur bluesy particulièrement inspirés (‘Sartori in Tangier’, ‘Larks' Tongues In Aspic Part III’, ‘Thela Hun Ginjeet’).
De même, il fallait un batteur aussi polymorphe que Danny Carey pour interpréter l'architecture des rythmes brufordiens. Et là encore, c'est bluffant de fluidité, de nuance, de groove. La polyrhythmie devient presque organique, vivante, même dans les moments les plus délicats (‘Indiscipline’, ‘Waiting Man’). Tony Levin, quant à lui, injecte comme à son habitude une énergie vitale, presque juvénile (‘Sleepless’), à l’ensemble. Et que dire du travail de Belew, aussi bien au chant qu’à la guitare ? Toujours aussi décalé, toujours aussi expressif, il s’amuse comme un petit fou à se frotter de nouveau à des titres dont il a largement contribué à la folie créatrice, à l’exception de ‘Red’, seul morceau de la première période de King Crimson interprété ici.
L'album ne flatte pas l'auditeur, ne cherche ni l'approbation ni l’adhésion. Il invite simplement à redécouvrir ce répertoire sous un nouveau jour. BEAT ne se contente pas de reproduire. Le groupe fait revivre ces morceaux avec une vraie intensité et fait poindre l’émotion au moment où on s’y attend le moins (‘Matte Kudasai’), nous partageant sa propre jubilation à les interpréter sur scène.
"Neon Heat Disease: Live In Los Angeles" impose BEAT comme bien plus qu'un super-groupe de circonstance. C'est un véritable laboratoire où quatre musiciens d'exception dialoguent avec l'héritage de King Crimson, sans jamais s'y enfermer. Espérons que cette expérience live ne soit pas un simple one shot.
Plus d'information sur
https://beat-tour.com/
LISTE DES PISTES:
01. Neurotica 02. Neal And Jack On Me 03. Heartbeat 04. Sartori In Tangier 05. Model Man 06. Dig Me 07. Man With An Open Heart 08. Industry 09. Lark's Tongues In Aspic Part III 10. Waiting Man 11. The Sheltering Sky 12. Sleepless 13. Frame By Frame 14. Matte Kudasai 15. Elephant Talk 16. Three Of A Perfect Pair 17. Indiscipline 18. Red 19. Thela Hun Ginjeet
FORMATION:
Adrian Belew: Chant / Guitares Danny Carey: Batterie Steve Vai: Guitares Tony Levin: Basse
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