Il suffit de quelques secondes pour sentir que  "London Sessions" n’est pas un simple EP ajouté à la discographie de The Old Dead Tree. On perçoit immédiatement l’atmosphère du studio, cette façon qu’ont les lieux chargés d’histoire de teinter la musique sans jamais l’imposer. Le groupe ne cherche pas à se réinventer : il se reconnecte simplement à ce qu’il est, dans un cadre qui amplifie naturellement son identité.

'Feel Alive Again' ouvre l’EP comme une continuité évidente de "Second Thoughts". On retrouve cette mélancolie claire, cette manière presque instinctive qu’a le groupe de poser une émotion sans la forcer. C’est familier, mais pas figé : plutôt le sentiment d’un fil repris là où il s’était arrêté. Avec 'Time Has Come', l’espace s’élargit. L’écriture se fait plus aérée, plus progressive, presque libérée. Le son respire davantage, les transitions s’étirent, donnant au morceau une allure plus ouverte, nourrie par l’énergie particulière d’Abbey Road - une joie calme, concentrée, qui pousse naturellement vers plus de nuances.

Les deux relectures qui suivent, 'By The Way' et 'What Else CouldWe’ve Said' (issus de "The Perpetual Motion"), ne cherchent pas à transformer l’existant. Elles le rééclairent. La première citée gagne en espace : le chant respire mieux, la mélodie se détache avec plus de clarté, et l’urgence de la version originale laisse place à une interprétation plus posée, presque évidente. 'What Else Could We’ve Said' adopte la même logique. Le titre semble plus maîtrisé, moins dans la montée dramatique, davantage dans la nuance. L’acoustique du studio y ajoute une proximité nouvelle, qui met en valeur ce que le morceau contenait déjà sans l’exprimer totalement à l’époque.

En revisitant ces deux titres aux côtés de compositions récentes, The Old Dead Tree crée un pont discret entre passé et présent. "London Sessions" n’est ni une rétrospective ni un nouveau départ, mais une parenthèse sincère : un moment capté dans un studio emblématique, où le groupe avance sans forcer, fidèle à son identité. Un EP court, cohérent, dont la force tient justement dans cette simplicité assumée et dans ce regard lucide posé sur ce qu’il a été comme sur ce qu’il devient.