En dix ans de carrière, la musique proposée par Shakra n'a jamais véritablement surpris pour son originalité et a paradoxalement toujours fait mouche. Quelle est donc la raison d'un tel engouement? Est-ce ce son, dont la banalité apparente n'est qu'une façade, est-ce la voix travaillée au whisky de Mark Fox, ou bien la rythmique carrée et dynamique qui donne au groupe ce style brut et cette image de Bad-boys...? Oui , tout cela certainement.
La force du quintet suisse réside également dans sa capacité à synthétiser ce qui se fait de mieux dans le Hard Rock pour en tirer le meilleur parti... "Infected" est en ce sens un des meilleurs exemples de ce que leur discographie déjà conséquente a déjà proposé jusqu'alors. Préferant l'attaque à la défense ce nouvel opus regorge de riffs tranchants, de constructions incisives, et ne laisse jamais l'auditeur sur sa faim, ne lui accordant aucun répit.
Treize titres composent donc cet album, et chacun d'eux a été soigneusement choisi parmi soixante chansons, ce qui laisse rêveur quant aux prochaines faces-B et futurs albums. Autant dire que les membres de Shakra ne sont pas avares en travail !
Plage après plage, l'envie de taper du pied et de monter le son ne faiblissent jamais, et seules deux ballades viennent troubler ces impulsions primales chargées en testosterone : "Love Will Find You" qui, sans être à la hauteur d'"I Will Be There" (sur l'album "Rising") nous ferait presque regretter la belle époque des slows en boite (nostalgie quand tu nous tiens...) et "Acheron's Way" qui clôture l'album en douceur sur un chant passionné et une sympathique mélodie acoustique.
Les onze autres morceaux ne font pas dans la dentelle, oscillant entre Hard rock pêchu et métal mélodique, dominés par une basse ronflante et une rythmique inspirée et portés par une voix rocailleuse quasi-habitée. Les titres parlent d'ailleurs d'eux mêmes : le très heavy "inferno", le mid tempo et le refrain fédérateur de "playing with fire"ou encore les incisifs "Look At Me" et "Higher Love" ne me feront pas démentir.
A vrai dire, "Infected" ne souffre que d'un défaut (malgré tout dicutable): victimes d'une recette qui marche, les morceaux ont tendance a se ressembler et une écoute intégrale peut vite se réveler épuisante. Mieux vaut savourer chaque morceau au gré des envies, comme on savoure un carré de chocolat avec le café.
Pour résumer, si vous recherchez un remède contre les petits désordres de la vie , ou qu'il vous tarde d'hurler un bon refrain dans votre voiture après le boulot, jetez vous sur cet album et oubliez la juvamine! Effet garanti.